Le procureur de la CPI (Cour pénale internationale), Karim Kahn, est arrivé dans la capitale de la R.D. Congo pour mener des investigations sur d’éventuels crimes que constitueraient, entre autres, des violations flagrantes du droit humanitaire.
Il a mis en garde les groupuscules et leurs alliés qui seraient coupables de telles violations criminelles.
Cette mission, in situ, du procureur Kahn prouve que la CPI est engagée dans une action rigoureuse de prévention et de répression pour que les belligérants soient édifiés sur les conséquences des actes condamnables qu’ils poseraient dans le conflit sanglant en cours.
Ce choix de la CPI est compréhensible dans une zone où de multiples confrontations armées ont provoqué, ces dernières années, des millions de pertes en vies humaines.
Les combats actuels entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et les troupes régulières de l’armée congolaise ont déjà fait plus de sept mille morts (décompte du gouvernement congolais), sans compter un charnier qui vient d’être découvert et qui pourrait en « cacher d’autres ».
Il s’y ajoute des dizaines de milliers de personnes déplacées et/ou réfugiées dans les pays voisins, ainsi impactés négativement par la guerre qui crée le chaos et empoisonne toutes les localités.
Sur le plan diplomatique, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC) ont choisi les ex-présidents kényan, Uhuru Kenyatta, nigérian, Olusegun Obasanjo, et Hailemariam Desalegn, ancien Premier ministre éthiopien, comme « facilitateurs du processus de paix de l’EAC » dans l’est du Congo.
À ces initiatives judiciaires et diplomatiques s’ajoutent des options militaires, notamment du Burundi, qui a mobilisé des troupes pour soutenir la R.D. Congo.
Et jusqu’ici, le fragile cessez-le-feu, constaté après les sommets de l’UA, de la SADC et de l’EAC, n’est plus respecté.
Les combats se poursuivent, même si dans les villes occupées par le M23, à savoir Goma et Bukavu, le calme semble revenu.
Le conflit peut encore être jugulé, et la diplomatie pourrait y aider.
En effet, les sanctions américaines contre des responsables rwandais et la décision britannique qui vient d’être prise, de diminuer l’aide au développement octroyée à Kigali, font réfléchir Kagamé, principal allié des rebelles.
Si d’autres pays occidentaux agissent dans le même sens, celui de la fermeté, un arrêt des hostilités serait un objectif à portée de main.
Obliger le leader rwandais à lever le pied constituerait un jalon décisif sur le chemin de négociations de paix prometteuses.
La détermination affichée par Washington et Londres est un bon exemple à suivre pour éviter un embrasement général de la région des Grands Lacs.
Le voyage de Karim Kahn au Congo est aussi important, car être ciblé par la CPI, comme Netanyahou, est difficile à vivre.
Les mandats d’arrêt internationaux lancés par la CPI sont bien des armes de dissuasion, en cours pour freiner la critique des armes qui plonge la R.D. Congo dans l’enfer de la violence.
Les manœuvres diplomatiques qui se multiplient sont un bon signe, car elles indiquent que personne ne se résigne à laisser le feu de brousse devenir un fléau ravageur.
Le grand problème, qui reste un casse-tête, est les guerres intestines entre politiciens congolais, qui ne cessent de se lancer des missiles de provocations et qui, par ce biais, versent de l’huile sur le feu.
S’ils pouvaient faire vœu de silence, cela pourrait beaucoup aider « les faiseurs de paix » qui se déploient sur le terrain, comme des pompiers vertueux.