Macron reprend sa coopération militaire avec l’armée malienne, trois mois après l’avoir suspendue, suite au « deuxième coup d’Etat d’Assimi Goita ».

Militaires français et maliens vont donc reprendre les opérations conjointes et les conseils prodigués par des officiers français à certains de leurs homologues maliens, dans certaines structures de défense, vont aussi se poursuivre.

Retour donc au statut quo ante ! Sauf que l’opération Barkhane, elle qui mobilise 5100 hommes, va laisser place à un autre dispositif, avec des effectifs réduits.

Le « rétropédalage » de Macron ne concerne que la coopération bilatérale militaire  et Paris se justifie en prenant acte des « engagements pris par la junte malienne auprès de la CEDEAO », qui va respecter la durée de la transition et organiser des élections libres et démocratiques.

La manœuvre, en cours pour faire voter une loi d’amnistie qui protégerait les putschistes contre toute poursuite judiciaire, semble accréditer la thèse d’une volonté réaliste de Goita et ses camarades de quitter le pouvoir.
Même si, en même temps, ils (les militaires), suscitent des manifestations en faveur de la prolongation de la durée de la transition.

Il y a aussi le projet sorti de son chapeau par le nouveau Premier ministre, Choguel Maiga, pour organiser des « Assises nationales », un machin pour faire durer la transition, en légitimant une « continuité putschiste ».

Toutes ces palabres vont finir, si rien n’est fait pour accélérer les préparatifs concernant l’organisation des élections générales, en février 2022, par rendre leur report  incontournable.

Un manque de temps organisé mettra tout le monde d’accord pour changer les dates et imposer la dure réalité à la CEDEAO.

Que fera alors la France ?

Et puis si élections, il y aura, la réalité du terrain ne permettra pas de les organiser sur une bonne partie du territoire national malien.

Comme ce fut le cas lors des dernières élections qui ont abouti à l’éviction d’IBK.

Le Mali est un pays en guerre contre des terroristes-jihadistes sans foi ni loi ; mais ses leaders militaires et politiques ne sont intéressés que par le fromage du pouvoir.

C’est ce qui ronge le pays comme un cancer, une gangrène.

Tant que ce mal va persister, une lutte efficace contre la menace est illusoire.

Coopération militaire ou pas.