Tout le monde se rappelle la décision fracassante du duo Diomaye/Sonko de dénoncer le contrat signé entre le gouvernement de Macky Sall et l’Arabie saoudite (pour faire simple) pour la construction d’une usine de dessalement de l’eau de mer, à Dakar.
Ce projet révolutionnaire, dûment réfléchi, négocié et finalisé, avait pour objectif d’assurer l’approvisionnement en eau potable de plusieurs localités (dont Dakar et Touba) à partir de 2030.
Cette décision absurde du nouveau régime avait déclenché la colère légitime de Riyad, partenaire fiable et historique de Dakar depuis toujours. Quel que soit le régime en place !
Diomaye et Sonko, en apprentis sorciers, cherchaient à illustrer une rupture de façade, aiguillonnée aussi par l’obsession de faire mal à leurs prédécesseurs, soupçonnés par ailleurs d’avoir « touché » des commissions.
Au lieu de réfléchir et de mener des enquêtes avant de décider — sans aucune preuve — les nouveaux tenants du pouvoir, sans expérience aucune, ont suscité l’ire des Saoudiens, qui leur ont fermé toutes les portes. Immédiatement !
L’électrochoc fut brutal et toutes les tentatives de raccommodement ont été rejetées par Riyad.
Le voyage de Mary Teuw Niane, directeur de cabinet de Diomaye, en Arabie saoudite, a été un échec retentissant : le mathématicien converti en diplomate a été snobé par les autorités locales.
Il a été reçu par des personnalités de « troisième rang », qui l’ont raccompagné à l’aéroport avec quelques kilos de dattes, teranga saoudienne oblige.
Il y a aussi un autre objet qui a été offert, et dont nous ne voulons pas parler ici.
Après plus d’un an — temps perdu pour la réalisation du projet —, le nouveau régime, qui se trouve au plus mal sur tous les plans (économie en berne, dégradation continue de sa notation financière : Standard & Poor’s venant d’abaisser la note du Sénégal à B minus), est allé à Canossa pour signer un nouvel accord pour la construction de l’usine de dessalement d’eau de mer… avec les mêmes Saoudiens.
Toute honte bue !
Pour essayer de masquer leur échec, Diomaye et Sonko, par sous-fifres interposés, mettent en exergue une renégociation — prévue dans le premier accord — et des « conditions plus favorables », ce qui est faux.
Quand on va à Canossa, on accepte tout, on se couvre de ridicule en ayant démontré son échec à trouver une autre solution.
2030 approche à grands pas, si l’on peut dire, et l’approvisionnement en eau potable, ainsi qu’en eau pour les cultures — notamment maraîchères — et pour le bétail, va devenir une urgence nationale.
C’est pourquoi Macky Sall et son gouvernement avaient anticipé, et choisi le bon partenaire.
Par ailleurs, entre Riyad et Dakar, il existe des liens exceptionnels, y compris une dette de sang : près d’une centaine de soldats sénégalais ont péri dans un accident, à la fin de la guerre du Golfe, conflit dans lequel le Sénégal a été le premier pays africain à s’engager aux côtés des Saoudiens.
Si ces apprentis sorciers savaient tout cela, ils auraient agi autrement et évité de poser des actes ridicules qui ont scellé leur humiliation et révélé leur immense incompétence.
Tout est bien qui finit… même si plus d’une année a été perdue, par la faute d’un duo qui est en train d’imploser sous les yeux du monde entier.
Incompétence et arrogance n’ont jamais conduit au succès.
La séquence de l’usine de dessalement de l’eau de mer est un nouvel épisode qui met à nu le gouvernement Sonko.
Ce dernier crie haut et fort qu’il est « empêché de gouverner ».
Qu’il en tire les conséquences et démissionne, au lieu de cibler les magistrats, les journalistes et la société civile, dont tous les membres sont traités de « fumiers ».
Un langage fleuri du leader de Pastef… qui ne s’excuse jamais.