Hier, vendredi, à l’initiative du mouvement citoyen « Rappel à l’ordre », des milliers de manifestants ont envahi les rues de Dakar pour dénoncer les dérives du régime Diomaye/Sonko.
L’arrestation d’opposants, de journalistes et de chroniqueurs a été mise en avant et fustigée comme une atteinte grave à la liberté d’expression et au respect des principes d’une justice légale et transparente. Le ciblage systématique de figures de l’opposition a été ouvertement critiqué par plusieurs leaders politiques, qui ont pris la parole lors du rassemblement. Les cas de Farba Ngom, Lat Diop et Badara Gadiaga, entre autres, ont été cités en exemple.
Les interventions, musclées et déterminées, se sont déroulées dans le cadre d’un rassemblement pacifique, libre et engagé. C’est une première, par son ampleur, qui démontre que le régime Pastel est désormais dans l’œil du cyclone.
Les déclarations mensongères de Sonko, les actes de persécution judiciaire et les manipulations sur les réseaux sociaux n’opèrent plus. Un sursaut de conscience s’est exprimé : venus d’horizons divers, les manifestants ont unanimement reconnu que le pays glisse vers la dictature, l’incompétence et une fuite en avant qui hypothèque l’avenir de la jeunesse.
Le chômage atteint des proportions alarmantes, l’éducation traverse une crise profonde et l’économie s’enlise dans un marasme aggravé chaque jour par une course effrénée à l’endettement. Non pas pour financer des projets structurants créateurs d’emplois, mais pour couvrir le fonctionnement de l’État dont le train de vie ne cesse de choquer. Les budgets de la présidence, de la primature et de l’Assemblée nationale ont été augmentés, tandis qu’aucune agence, jadis dénoncée comme inutile et budgétivore, n’a été fermée depuis l’arrivée du régime, il y a 18 mois.
La manifestation d’hier marque le réveil d’une opposition rassemblée et déterminée à lutter contre un régime populiste, incapable d’apporter des solutions aux problèmes des Sénégalais. C’est un véritable ras-le-bol qui s’est exprimé, et qui risque de prendre de l’ampleur face aux nouvelles mesures fiscales tous azimuts que le gouvernement Sonko s’apprête à mettre en place.
Le début d’un combat politique sans concession est désormais acté. Tous les leaders de l’opposition et de la société civile – insultés et traités de « fumiers » par Sonko – ont décidé de s’y engager. Le caractère pacifique de la manifestation, qui n’a enregistré aucun débordement, est une véritable leçon pour un régime qui, lui, a toujours exhorté ses militants à l’affrontement, allant jusqu’à appeler au « mortal kombat ».
S’opposer est un art qui exige efficacité et fermeté. Les bévues du régime sont si nombreuses qu’il suffit désormais d’appuyer là où cela fait mal.