Le gouvernement d’Ousmane Sonko continue d’enfoncer le Sénégal dans une crise économique sans fin.

En seulement 18 mois, la spirale de l’endettement est devenue incontrôlable : plus de 2 000 milliards de francs CFA empruntés, sans perspectives claires de redressement.

Une gouvernance économique erratique

 

Les relations avec le FMI, déjà fragiles, se sont soldées par des rendez-vous manqués. L’incapacité à conclure un accord est imputable, en grande partie, aux déclarations intempestives de Sonko sur une prétendue « dette cachée » de 11 milliards de dollars – dette qui, en réalité, demeure introuvable.

À cela s’ajoute le recours aux euro-obligations : un instrument coûteux, jugé inutile par le FMI lui-même, qui a estimé que le Sénégal n’en avait pas besoin.

 

Cette fuite en avant est aggravée par des chasses aux sorcières qui paralysent des secteurs entiers, notamment le BTP, moteur essentiel de l’économie nationale.

 

Un climat économique asphyxiant

 

Résultat : une économie morose, des liquidités raréfiées et une paupérisation accélérée des ménages.

Le coup de grâce est venu avec la taxation tous azimuts, y compris des envois d’argent de la diaspora. Or, cette diaspora injecte chaque année plus de 1 000 milliards de francs CFA pour soutenir directement les familles restées au pays. Désormais, les transferts seront doublement ponctionnés – à l’envoi comme à la réception.

 

Ironie du sort : à peine revenu d’Italie où il a tenté de promouvoir un projet de « diaspora bond », Sonko sabote lui-même son initiative. La majorité des Sénégalais de l’extérieur, vivant dans des conditions précaires, ne peuvent souscrire à ces obligations. Et ceux qui en auraient la capacité seront désormais découragés par la nouvelle fiscalité confiscatoire.

 

Des choix absurdes et incohérents

 

Toutes les initiatives du gouvernement semblent marquées du sceau de l’improvisation et de l’incompétence. L’équipe économique, pourtant reconduite lors du dernier remaniement, a accumulé échecs et incohérences.

Pire encore, un nouvel emprunt de 300 milliards de francs CFA vient d’être contracté, dans l’opacité la plus totale : l’identité des souscripteurs reste inconnue, suscitant l’indignation et les appels de l’opposition à plus de transparence.

Le spectre de la « malédiction du pétrole »

 

Alors que les revenus pétroliers et gaziers commencent à peine à affluer, leur impact sur le budget de l’État demeure marginal : les investisseurs étrangers, ayant mobilisé des capitaux colossaux, s’assurent en toute logique la part du lion pour amortir leurs mises.

Mais faute d’un accord crédible avec le FMI, le Sénégal s’enfonce dans une gestion erratique qui hypothèque les retombées futures de ses ressources naturelles.

Une troisième alternance déjà compromise

Cette troisième alternance, portée par l’espoir de millions de jeunes, tourne au désenchantement. Les mêmes jeunes, désillusionnés, choisissent aujourd’hui les pirogues de la mort pour braver l’Atlantique, dans l’espoir d’atteindre Barcelone ou, pire encore, Barsakh – l’au-delà.

L’échec est tragique pour un gouvernement qui devait être celui du renouveau. Mais au lieu d’ouverture et d’inclusion, c’est l’arrogance suicidaire de Sonko qui domine.

Enfermé dans une logique de persévérance dans l’erreur, il refuse de tendre la main aux compétences dont regorge le Sénégal.

Le réveil, déjà brutal, pourrait devenir irréversible si rien ne change. Trop d’impôts tue l’impôt. Trop d’incompétence ruine un État.

Aujourd’hui, la pirogue Sénégal dérive dangereusement, ballotée entre l’endettement, l’improvisation et la désillusion, au risque de sombrer dans une crise aux conséquences durables.