Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a donc participé au Conseil des ministres du mercredi, en anticipant la fin de ses congés qui était annoncée pour le vendredi 21.

Auparavant, le président Diomaye avait reçu une délégation du Pastef et tenu des discours rassurants sur ses relations avec son Premier ministre. Des retrouvailles à la table du Conseil des ministres n’a filtré aucune fausse note. Diomaye et Sonko ont tous les deux pris la parole, comme d’habitude.

Ceux qui s’inquiétaient du coup de chaud qui a marqué l’après « tera meeting » peuvent pousser un ouf de soulagement, tandis que les pessimistes ont encore du grain à moudre dans la mesure où, si le président Diomaye déclare rester dans le parti Pastef, il maintient aussi sa décision de conserver la structure « Diomaye Président », confiée à l’ex-Premier ministre Mimi Touré.

Cette dernière multiplie les recrutements et le fait savoir par voie de presse.

Et les spéculations vont bon train concernant la finalité de cette action politique qui prend de l’ampleur. À la question de savoir s’il avait pour objectif de préparer la présidentielle de 2029, Diomaye a botté en touche, en répondant qu’il ne « sait même pas s’il serait encore là ».

Comme quoi le silence, parfois, et les non-dits aussi, peuvent être assourdissants.

Quoi qu’il en soit, dans les médias et notamment sur les réseaux sociaux, les militants du Pastef s’affrontent et ciblent Mimi Touré, sans retenue.

Cette dernière est accusée de tous les maux par des militants résolument pro-Sonko qui, pour la plupart, évitent de critiquer le Président de la République qui l’a nommée et maintenue à ce poste. Mais certains franchissent le Rubicon, à leurs risques et périls, car l’article 254 du Code pénal sénégalais punit l’offense au chef de l’État.

Pour le moment, donc, le flou demeure et alimente les commentaires dans les médias.
Sonko brille par son silence depuis le « tera meeting », mais ses lieutenants ne se privent pas de micros, au contraire.

Les retrouvailles sont donc particulièrement tendues, mais apaisent une situation générale morose du fait des incertitudes concernant les discussions en cours avec le FMI.
Les citoyens sont très préoccupés par les difficultés économiques et s’interrogent sur les futurs accords avec le FMI.
La dette va-t-elle être restructurée ou pas ?
Pendant combien de temps encore le Sénégal pourra-t-il continuer à emprunter au niveau du marché monétaire de l’UEMOA ?

Questions sans réponse, tant que le soleil ne se lèvera pas du côté de l’institution de Bretton Woods.