
Le président Alassane Ouattara a rendu officielle sa candidature à la présidentielle du mois d’octobre, en répondant positivement à la demande de sa formation politique, le RHDP.
Cette demande avait été annoncée samedi, lors du congrès du parti, et ce dimanche, Ouattara est apparu devant ses militants pour accepter leur sollicitation.
La séquence politique a été bien orchestrée, même si la candidature de Ouattara était un secret de Polichinelle.
L’homme avait fait connaître sa volonté de continuer à servir son pays.
Il s’engage donc à briguer un quatrième mandat présidentiel, à l’âge de 84 ans.
Après avoir cherché à passer le relais à son défunt Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, désigné successeur il y a cinq ans, avant d’être emporté par la maladie.
Ouattara voulait sincèrement prendre sa retraite, avant de se retrouver « forcé » de devoir prolonger son bail à la tête de l’État.
En Côte d’Ivoire, où il n’y a ni limitation de mandat, ni âge limite pour briguer la magistrature suprême, Ouattara peut légalement solliciter un nouveau mandat de 5 ans.
Le problème est l’élimination « juridique et/ou judiciaire » de ses opposants les plus sérieux, dont Tidjani Thiam, dont la nationalité ivoirienne a été d’abord reconnue et son inscription sur les listes électorales acceptée ; avant qu’elle ne soit rejetée.
Pour, ensuite, être restaurée, mais sans qu’il ne puisse se faire réinscrire sur les listes électorales.
Cette valse-hésitation est très critiquée et met en difficulté les partisans de Ouattara qui, lui-même, a subi un traitement similaire qui l’avait écarté de la présidentielle pendant une décennie.
Ce déni de justice a poussé Thiam à faire alliance avec Gbagbo, victime d’une exclusion liée à une condamnation judiciaire, suite au casse de la banque centrale (BCEAO), crie aussi à l’injustice.
Comme Blé Goudé et Guillaume Soro, vivant toujours en exil.
À l’évidence, ces exclusions vont ternir l’image de la démocratie ivoirienne, Ouattara étant accusé d’avoir écarté des candidats potentiels qui auraient pu le challenger sérieusement.
Même si le bilan remarquable de Ouattara est un atout politique majeur.
Il s’y ajoute les réalisations infrastructurelles déjà inaugurées et celles monumentales (le métro d’Abidjan et la Tour F) qui sont au stade de la finition.
La Côte d’Ivoire est bien la locomotive économique de l’Afrique francophone.
Pour le candidat Ouattara, c’est pain bénit.