L’économie sud-africaine est gravement exposée aux risques liés à sa dépendance persistante au charbon, alerte un rapport publié lundi par Net Zero Tracker, un organisme de suivi des engagements climatiques mondiaux.

Selon ce document, la décarbonation croissante des économies et des entreprises internationales pourrait entraîner des pertes de plusieurs milliards de dollars en revenus d’exportation et menacer plus de 1,2 million d’emplois en Afrique du Sud. Le pays exporte en effet 135 milliards de dollars de biens vers 139 juridictions qui ont adopté des objectifs de neutralité carbone.

Un modèle économique sous pression

Alors que les grandes économies mondiales adaptent leurs politiques commerciales à la transition climatique, l’Afrique du Sud est jugée « particulièrement vulnérable ». Les entreprises internationales reconfigurent leurs chaînes d’approvisionnement pour réduire leur empreinte carbone, et des mécanismes de tarification du carbone, comme le MACF de l’Union européenne, imposent déjà des coûts supplémentaires aux exportateurs de biens fortement émetteurs.

Entré en phase de test en octobre 2023, ce mécanisme d’ajustement carbone aux frontières deviendra pleinement opérationnel en 2026 et affectera les produits sud-africains comme l’acier, l’aluminium ou le ciment.

Un virage à prendre d’urgence

La Banque centrale sud-africaine avait déjà mis en garde : jusqu’à 10 % des exportations nationales pourraient disparaître sous l’effet des nouvelles politiques climatiques mondiales.

Avec 80 % de son électricité produite à partir du charbon, l’Afrique du Sud reste l’un des plus grands émetteurs mondiaux de CO₂. Le rapport appelle à une élimination plus rapide du charbon et à une transition vers un rôle de fournisseur stratégique de produits à faibles émissions, seul moyen de préserver sa compétitivité économique à moyen terme.