Les présidents du Rwanda et de la République démocratique du Congo (RDC) ont signé, jeudi à Washington, un accord de paix historique destiné à mettre un terme au conflit meurtrier qui ravage l’est congolais depuis trois décennies. La signature s’est déroulée sous les auspices du président américain Donald Trump, au siège de l’« Institut Donald Trump pour la paix ».

Avant la cérémonie, Félix Tshisekedi et Paul Kagame ont eu un entretien tripartite à la Maison Blanche avec le chef de l’exécutif américain. Le document final a ensuite été paraphé par les trois dirigeants, en présence de plusieurs chefs d’État africains, dont João Lourenço, président de l’Union africaine et de l’Angola, William Ruto, président du Kenya, ainsi qu’Évariste Ndayishimiye, président du Burundi.

L’accord prévoit un ensemble de mesures portant sur le désengagement militaire, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques, dans le but de mettre fin aux combats opposant le mouvement rebelle M23 à l’armée congolaise dans la province du Sud-Kivu, riche en ressources minières. Il s’articule autour de plusieurs volets : consolidation de la paix, intégration économique régionale et partenariat stratégique avec les États-Unis pour l’exploitation des minerais.

Ouvrant la cérémonie, Donald Trump a qualifié l’accord de « grand miracle », estimant qu’il s’agit d’un « jour historique pour l’Afrique et pour le monde ». Il s’est dit confiant dans l’engagement des deux dirigeants africains : « Je sais qu’ils tiendront leurs promesses et qu’ils œuvreront à un avenir bien plus radieux pour leurs peuples », a-t-il déclaré.

Paul Kagame a salué la médiation américaine, tout en prévenant que la mise en œuvre de l’accord pourrait connaître « des hauts et des bas ». Félix Tshisekedi a, lui aussi, exprimé sa gratitude envers Washington, évoquant « un tournant » et « le début d’un nouveau chemin », tout en reconnaissant que celui-ci serait « exigeant » et « difficile ».

La province du Sud-Kivu demeure l’un des foyers les plus instables de la région des Grands Lacs. Depuis janvier, les violences se sont intensifiées avec la prise de Goma et Bukavu par le M23, provoquant des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire d’ampleur.