Pour l’exercice 2025/2026 (du 8 juillet 2025 au 7 juillet 2026), le gouvernement éthiopien table sur une croissance économique robuste de 8,9 %, a annoncé mardi le ministre des Finances, Ahmed Shide. Ce taux, légèrement supérieur aux 8,4 % attendus pour 2024/2025, s’inscrit dans une dynamique de reprise après le conflit dans la région du Tigré et dans la lignée d’un vaste programme de réformes macroéconomiques soutenu par le FMI.

Un budget record de près de 2 000 milliards de birr

Le projet de budget pour 2025/2026, évalué à 1 900 milliards de birr (environ 14 milliards de dollars), prévoit un déficit modéré de 2,2 % du PIB, en légère hausse par rapport aux 2,1 % précédents. Les investissements publics sont portés à 3,04 milliards de dollars, dont 102 millions réservés aux autorités régionales pour appuyer la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies .

Réformes FMI et renforcement macroéconomique

Ce budget conséquent marque une hausse nominale de 31 % (ou plus selon taux de change flottants) par rapport à 2024/2025 . Il s’inscrit dans un programme de réformes soutenu par un accord FMI de 3,4 milliards de dollars, lancé en juillet 2024 et régulièrement approuvé lors des revues annuelles.

Ces réformes englobent :

  • la flottation contrôlée de la livre éthiopienne ;
  • la restructuration de la dette extérieure (près de 29 milliards de dollars, via un mécanisme G20) ;
  • la stabilisation de l’inflation, qui devrait chuter de 13 % à environ 10 % en 2025/2026  ;
  • l’amélioration de la productivité, des exportations et des réserves de change .

Défis et perspectives

Malgré ce contexte favorable, l’Éthiopie reste confrontée à des défis persistants : tensions politiques internes, corollaires d’un conflit régional partiellement résolu, pauvreté rurale et crise climatique avec plus de 31 millions de personnes nécessitant une aide humanitaire .

Néanmoins, les institutions financières internationales (IMF, Banque mondiale) saluent les résultats macroéconomiques obtenus à Addis-Abeba. Elles soulignent la nécessité de poursuivre les réformes pour renforcer la résilience, attirer les investissements étrangers et créer des emplois durables .