Les États-Unis ont accusé, vendredi, le Rwanda de contribuer à une dangereuse escalade dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), estimant que son soutien au groupe armé M23 entraîne la région vers la guerre.

S’exprimant devant le Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur américain Mike Waltz a affirmé que Kigali agissait à contre-courant des efforts de paix récemment engagés. « Au lieu d’une dynamique de paix, telle que celle observée ces dernières semaines sous l’impulsion du président Trump, le Rwanda mène la région vers davantage d’instabilité et vers la guerre », a-t-il déclaré.

Ces propos interviennent quelques jours seulement après la signature, à Washington, d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, conclu sous l’égide du président américain. Un engagement que les États-Unis jugent aujourd’hui fragilisé par la reprise des combats sur le terrain. Washington se dit « profondément inquiet » et « de plus en plus déçu » face à l’intensification des violences, pointant « l’ampleur et la sophistication » de l’implication rwandaise dans l’est congolais.

Selon l’ambassadeur américain, les Forces de défense rwandaises fournissent un appui direct au M23, incluant un soutien matériel, logistique et en matière de formation. Il a évoqué la présence de 5.000 à 7.000 soldats rwandais combattant aux côtés du mouvement armé début décembre, un effectif susceptible d’avoir augmenté avec la nouvelle offensive en cours.

Mike Waltz a également affirmé que le Rwanda avait déployé des systèmes d’armement lourds et sophistiqués, notamment des missiles sol-air, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Il a fait état d’informations crédibles faisant état d’un recours accru aux drones suicides et à l’artillerie, y compris lors de frappes ayant atteint le Burundi.

Après la prise de Goma en janvier et de Bukavu en février, le M23, soutenu par Kigali, a lancé début décembre une nouvelle offensive dans le Sud-Kivu, le long de la frontière burundaise. Mercredi, le groupe armé s’est emparé d’Uvira, une ville stratégique de plusieurs centaines de milliers d’habitants, lui permettant de contrôler la principale frontière terrestre entre la RDC et le Burundi, allié militaire de Kinshasa.