Entre chaleur insoutenable et tribunes vides, les Mondiaux d’athlétisme à Doha, au Qatar, virent à la catastrophe.

Le Qatar est-il un bon choix pour l’organisation des grandes compétitions sportives internationales ? La question est désormais de plus en plus posée par la presse internationale, notamment, après le fiasco des mondiaux d’athlétisme se déroulant actuellement à Doha.

Chaleur écrasante, absence du public et manque d’intérêt de la part de la presse internationale…les épreuves des mondiaux d’athlétisme, démarrant vendredi dernier à Doha tournent au fiasco. Selon la presse internationale, cette compétition risque de remettre en question le choix du Qatar pour organiser la prochaine coupe du monde de football prévue en 2020.

Dans son édition du 30 septembre, le journal espagnol El Mundo rapporte que « dans un coin du stade Khalifa, une centaine de supporters éthiopiens chantent, dansent et agitent le drapeau national. Peu amateurs de sprint, ils laissent Christian Coleman célébrer sa victoire au 100 mètres dans l’indifférence absolue. Un bien triste effort pour sauver le mondial de Doha du silence complet ».

Livrant des détails exclusifs sur les chiffres d’affluence, la publication qualifie l’organisation de catastrophique. « Au-delà des polémiques sur les conditions climatiques extrêmes, qui ont déjà décimé vendredi le marathon féminin, c’est le manque d’intérêt total pour le sport qui a marqué le début de la compétition » souligne le journal.

En effet, seulement 50 000 billets ont été vendus pour l’ensemble de la compétition, soit 10 % de la capacité du stade, alors même que les organisateurs offraient les places pour 30 euros. Les écrans du stade devaient réclamer des « applaudissez » pour que les spectateurs réagissent aux exploits. « Une bien triste image », se désole le quotidien espagnol.

« Une catastrophe », « un manque de respect » : les athlètes sont les premiers à déplorer les conditions qui leur sont imposées. Malgré ce fiasco, la décision de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) d’organiser l’événement au Qatar ne surprend personne. « Comme presque tout, le sport aussi s’achète », résume El Mundo. Mais ces sportifs méritent mieux, selon des journalistes présents sur place la grogne se généralise. « Les meilleurs athlètes internationaux ne devraient pas souffrir de l’envie du monde du sport de vendre son âme au Qatar » déclarent plusieurs journalistes.