Le président de la CAF, Ahmad Ahmad

 La suspension du chef de la Confédération africaine de football, Ahmad Ahmad a ouvert la porte à la future direction de l’instance dirigeante régionale du football. Ahmad avait déjà été approuvé par 46 des 54 associations de football du continent et semblait certain d’être réélu en mars 2021, mais l’interdiction de cinq ans, annoncée par la commission d’éthique de la FIFA, signifie qu’il y aura désormais une course au pouvoir.

La FIFA a déclaré dans un communiqué qu’Ahmad avait été reconnu coupable par le comité indépendant d’avoir offert et accepté des cadeaux et d’autres avantages, et de détournement de fonds. Sa suspension est intervenue plus d’un an après que l’organe directeur mondial a ouvert des enquêtes sur des allégations contre l’ancien ministre des Pêches de Madagascar, âgé de 60 ans Ahmad, qui a nié tout acte répréhensible, a refusé de commenter lorsqu’il a été contacté par les médias.

L’interdiction intervient après la date de clôture de la semaine dernière pour les nominations à la présidence de la CAF et barre ainsi la route à tout le clan du président suspendu. Le nouveau responsable du football africain viendra d’un domaine composé d’un ancien candidat au poste, de deux présidents d’association et de l’un des hommes les plus riches du continent.

Jacques Anouma, 68 ans, de la Côte d’Ivoire a déjà tenté de se présenter à la présidence de la CAF, mais a été bloqué lorsque le président sortant Issa Hayatou a fait modifier les règles pour rendre seuls les membres du comité exécutif de la CAF éligibles. Anouma était à l’époque membre du comité exécutif de la FIFA mais pas de la CAF. Il a quitté l’administration du football depuis cinq ans et la règle qui a mis fin à son ambition a été supprimée.

Augustin Senghor, 56 ans, du Sénégal et Ahmad Yahya, 44 ans, de Mauritanie, sont les présidents de la fédération de football de leur pays et faisaient partie de ceux qui déclaraient leur soutien à Ahmad avant que sa suspension imminente ne les voit entrer dans la course. Le milliardaire sud-africain de 58 ans, Patrice Motsepe, était un candidat surprise nommé plus tôt ce mois-ci et bénéficie du soutien du Nigeria ainsi que de son pays d’origine. Il est proposé comme candidat dont le sens des affaires et les contacts commerciaux ouvriront des opportunités de revenus pour la CAF, qui n’a pas de contrat de télévision ou de marketing après avoir annulé l’année dernière un accord à long terme avec la société française Lagadere Sports.

La CAF a nommé lundi le premier vice-président Constant Omari Selemani de la République démocratique du Congo comme président par intérim dans un bref communiqué après la suspension d’Ahmad.  Il a déclaré: «La Confédération Africaine de Football, qui s’inquiète des conséquences sur la réputation de cette longue procédure, maintient le calendrier de toutes ses activités et programmes.»