Le président ivoirien, Alassane Ouattara annonce le passage du FCFA à l’ECO en 2020.

Les pays d’Afrique de l’Ouest qui respectent les critères de convergence devront se prononcer ensemble pour savoir s’ils adoptent dès 2020 l’éco comme monnaie commune. C’est ce qu’a déclaré mardi le président ivoirien Alassane Ouattara à l’issue d’un entretien avec Emmanuel Macron.

Les pays de la CEDEAO ne pourront pas tous adopter la nouvelle monnaie en 2020, a souligné le président ivoirien. « Cela dépend de la volonté de chaque État. La Côte d’Ivoire respecte les critères de convergence pour 2020, d’autres les respectent, mais de nombreux pays ne les respectent pas. Il faudrait que les critères de convergence soient atteints par tous les pays avant d’y aller », a-t-il averti.

« Les chefs d’État de la CEDAEO -Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest-ont décidé qu’ensemble, à 15, nous allons mettre en place une nouvelle monnaie qui s’appelle l’éco. À terme le franc CFA s’appellera l’éco », a indiqué Ouattara. Ce dernier a évoqué la décision annoncée le 29 juin lors d’un sommet de la CEDEAO à Abuja d’adopter cette monnaie commune. « On espère que ça pourra se faire le plus tôt possible, c’est le vœu des populations », a-t-il dit.

En revanche « nous avons arrêté que les pays qui sont prêts, comme ceux de la zone UMOA (Union monétaire ouest-africaine), et qui ont fait des efforts importants de bonne gestion, de bonne gouvernance, de maîtrise des déficits, de maîtrise de la dette, seront prêts sans doute en 2020. Il appartiendra aux chefs d’État de cette zone de prendre une décision, ce n’est pas à moi de le dire », a-t-il conclu.

Interrogé pour savoir si cette décision condamnerait le franc CFA, le dirigeant ivoirien a répondu : « Aucune monnaie n’est condamnée, les monnaies vivent au rythme des États ».

Quatorze pays africains regroupant 155 millions de personnes (dont douze anciennes colonies françaises) utilisent toujours le franc CFA comme monnaie officielle. Ces 14 pays constituent deux unions monétaires distinctes.

Huit d’entre eux sont en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), et six en Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad).