Le ralentissement économique qui sévit en Afrique du Sud depuis plusieurs mois jette son ombre sur les pays voisins d’Afrique australe, dont la majorité sont liés à Pretoria par de fortes relations économiques.
Effet domino
L’enlisement du ralentissement économique en Afrique du Sud a jeté son ombre sur les économies des pays frontaliers. Selon plusieurs analystes cités par les médias ce jeudi, cette situation a poussé des pays comme le Lesotho, la Namibie et Eswatini à procéder à de profondes révisions de leurs politiques économiques et monétaires. Selon des sources médiatiques, les gouvernements de ces pays, dont les taux de change sont indexés au Rand, la devise sud-africaine qui ne cesse de perdre du terrain face au dollar américain, suivent de près l’évolution de la situation en Afrique du Sud.
Se débattant dans une récession qui aggrave les déficits sociaux, en particulier le chômage, l’Afrique du Sud risque d’entrainer toute la région dans un effet domino. Dans un rapport relayé par les médias, l’économiste au cabinet NKC African Economics Jee-A Van Der Linde a souligné que « le Lesotho et Eswatini sont les plus vulnérables face aux conséquences régionales du ralentissement économique en Afrique du Sud ». Les analystes du cabinet citent en particulier l’impact sur l’Union douanière d’Afrique australe (SACU). Cette union, fondée il y a 108 ans, contribue à hauteur de 40% aux revenus du Lesotho et d’Eswatini et 30% à ceux de la Namibie et du Botswana.
Une Union lourde de conséquences !
Conscients des retombées négatives de cette Union, les gouverneurs de Pretoria qui contribuent à hauteur de 50 milliards de rands au financement de l’organisation depuis quatre ans ont décidé de réduire leurs prévisions de contributions pour les deux années à venir. Cette réduction est dictée par l’affaiblissement de la croissance économique, observe Mamello Matikinca-Ngwenya, économiste-en-chef à First National Bank (FNB), une des principales banques sud-africaines, ont rapporté les médias ce jeudi.
Pour rappel, les institutions financières internationales, notamment le Fonds monétaire international et la Banque mondiale viennent de réduire à la baisse leurs prévisions de croissance pour l’Afrique du Sud. En effet, le FMI estime que le Produit Intérieur Brut (PIB) sud-africain devra réaliser en 2018, une croissance de 0,8% seulement contre une prévision initiale de l’ordre de 1,5%. Pour 2019, ce taux grimpera à 1,7%, selon la même source. Pour sa part, la Banque mondiale estime que le PIB sud-africain devra augmenter de 1% en 2018 contre une prévision initiale de 1,4%.