Les trois principaux producteurs du pays tablent sur une hausse de 17% des récoltes, qui devraient atteindre 428 000 tonnes. Le marché contrôlé par une douzaine d’acteurs, dont 3 majors, reste toutefois hanté par le spectre d’une surabondance et d’un rendement faible.
La concurrence est rude sur le marché de la canne à sucre en Ouganda. Elle a conduit à une récolte prématurée et de faibles rendements, estime l’Uganda Sugar Manufacturers Association (USMA), rapportée par Bloomberg.
La production sucrière du pays pourrait grimper de 17% pour atteindre cette année 428 000 tonnes métriques. Elle a été boostée par les mesures stimulantes opérées par les trois principaux producteurs. Les chiffres découlent d’une récente révision, calculée à partir d’une estimation initiale de 388 000 tonnes en janvier 2018 et d’une production de 365 452 tonnes en 2017. Ces tonnages couvrent parfaitement la consommation locale en sucre ou produits dérivés de la canne à sucre, pour l’Ouganda.
Un marché très concurrentiel
En Ouganda, l’exploitation et le développement du secteur du sucre sont essentiellement détenus par trois gros producteurs à savoir Kakira Sugar Ltd, Kinyara Sugar Works Ltd et Sugar Corp d’Uganda Ltd. Ces géants de l’industrie sucrière se disputent le marché avec une dizaine d’autres producteurs de moindre envergure.
Une étude des volumes d’édulcorants produits montre que Kakira Sugar Ltd, le plus gros producteur du pays, détenu par le groupe local Madhvani, pourrait porter sa production à 140 000 tonnes en 2018, contre 123 156 tonnes un an plus tôt.
Kinyara Sugar Works Ltd, une unité du groupe Rai basée au Kenya, s’attend à une hausse de sa production à 121 000 tonnes contre 109 889 tonnes, tandis que Sugar Corp d’Uganda Ltd, détenue par le groupe indien Mehta, pourrait augmenter sa production de 19% à 60 000 tonnes.
Le reste proviendra d’au moins neuf autres sociétés. La croissance de la production de sucre en Ouganda a été étouffée par l’établissement d’usines proches les unes des autres, occasionnant une plus grande concurrence entre les différents acteurs opérant dans la production et la transformation de la canne à sucre. La rude concurrence est également à l’origine d’une récolte prématurée de la canne, avec de faibles rendements.
Toutefois, le secteur bénéficie du soutien des pouvoirs publics Ougandais. Dans l’objectif de promouvoir la filière sucrière, l’État a proposé, ces dernières années, des incitations fiscales aux raffineries et aux entreprises du secteur, dont une grande partie aux entreprises opérant dans la région de Kamuli.
Un support considéré par les experts comme un couteau à double tranchant : séduits par les facilités, plusieurs petits exploitants ont abandonné leurs cultures vivrières au profit de la canne à sucre, une culture de rente, créant un déséquilibre, des épisodes de pénuries alimentaires récurrentes, voire de la faim dans les zones concernées.