Le gouvernement gabonais veut reprendre en main la production d’or.

Rien qu’en 2017, le Gabon a perdu quelque quatre tonnes de son or de façon frauduleuse. Ces chiffres viennent d’être annoncés par le ministre gabonais des Mines, Christian Magnagna, qui a pointé du doigt la fraude qui sévit dans ce secteur. En parallèle à ces chiffres officiels, des chiffres encore plus importants sont avancés par les observateurs.

Au moins quatre tonnes détournées au Gabon

« Au moins quatre tonnes d’or ont emprunté des chemins sinueux et incontrôlés pour sortir du pays », vient de souligner M. Christian Magnagna dans des déclarations relayées par la presse locale dans le cadre de la Journée nationale de l’or, célébrée pour la première fois au Gabon, le 6 juillet courant, sous le thème « Faire de l’or, la nouvelle pépite de l’économie gabonaise ».

Selon le responsable, la filière a besoin de plus de transparence si elle veut faire de ce minerai une ressource stratégique dans un horizon de 5 à 10 ans. Rappelant l’adoption récente d’un nouveau Code minier « attractif pour les investisseurs et protecteur pour les populations et l’écosystème », le responsable a fait savoir qu’en 2018, une production d’environ deux tonnes est prévue alors que la production a chuté à environ 500 kg en 2017.

Un sport africain

Le Gabon n’est pas le seul pays à souffrir de ce fléau. Plusieurs pays africains y sont confrontés également. Récemment, la presse internationale a mis l’accent sur un trafic d’or à l’international au départ du Maroc. Ernst & Young (E&Y), cabinet britannique opérant dans l’audit et le consulting, a été accusé de conduite illégale et contraire à l’éthique, pour sa relation avec une compagnie basée à Dubaï, impliquée dans une affaire de blanchiment d’argent et d’achat d’or dans plusieurs zones dont des pays africains.

Un ancien associé du cabinet, du nom d’Amjad Rihan, avait présenté devant la Haute Cour britannique des documents affirmant l’implication d’E&Y dans une affaire de trafic d’or à l’international. Selon un journal marocain, Rihan, avait accusé le cabinet de ne pas avoir déclaré un montant de plus de 5 milliards de dollars de transactions, en plus de l’importation de 5 tonnes de lingots d’or du Maroc afin d’éviter les restrictions du royaume sur les exportations d’or.