Une étude du Centre Stern basé à New York révèle que les travailleurs éthiopiens des usines textiles sont les moins bien payés au monde.

26 dollars de salaire

Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, avec environ 105 millions habitants, l’Éthiopie ambitionne de devenir le principal centre manufacturier du continent africain. Une ambition qui a poussé le gouvernement à mettre de côté certaines normes relatives aux salaires.

Selon un rapport du Centre Stern pour les affaires et les droits de l’Homme de l’université de New York, les salariés des usines de vêtements en Éthiopie, travaillant pour des marques internationales telles que Guess ou Calvin Klein, sont les moins bien payés au monde. N’ayant pas fixé de salaire minimum dans le secteur privé, le gouvernement a laissé l’estimation des salaires aux employeurs. Dans certaines usines, les salaires ne dépassent pas les 26 dollars par mois, souligne le rapport américain.

Le made in Ethiopia

Selon cette étude, intitulée « Fabriqué en Éthiopie : les défis de la nouvelle frontière de l’industrie du vêtement », les travailleurs du secteur du textile en Éthiopie touche moins que la moitié des leurs homologue travaillant au Bangladesh et qui était présenté comme les moins chers au monde il y a quelques années.

Un argument souvent mis en avant par le gouvernement éthiopien afin de séduire de nouvelles marques de vêtement. « Dans leur empressement à créer une marque ‘Made in Ethiopia’, le gouvernement, les marques mondiales et les fabricants étrangers n’ont pas prévu que le salaire de base était tout simplement trop faible pour que les travailleurs puissent en vivre », avait affirmé le directeur adjoint du centre américain, Paul Barrett.

Un objectif de 30 milliards de dollars

Passer de 145 millions de dollars par an à plus de 30 milliards de dollars de chiffres d’affaires annuel dans le secteur du textile. C’est l’ambition du gouvernement éthiopien. Un objectif qui parait irréaliste selon plusieurs spécialistes. Une vision pessimiste que confirme d’ailleurs le rapport du Centre Stern. Le document en question affirme que « les bas salaires ont entraîné une productivité médiocre, des grèves à répétition et un fort turn-over » qui impact considérablement les objectifs fixés.