En 2017, l’Agence Française de Développement (AFD) a enregistré une hausse de ses activités (+11%) par rapport à 2016. L’activité non souveraine s’est imposée dans l’institution « labellisée 100% Accord de Paris » et l’Afrique est restée une priorité pour le groupe qui se réorganise.
Le 12 avril dernier, Rémy Rioux a présenté lors d’un point presse, les chiffres-clés de l’Agence Française de Développement (AFD) pour l’année 2017. L’AFD a atteint 10,4 milliards d’euros d’engagements, avec une forte progression de l’activité à destination des entreprises, des collectivités et des Organisations de la Société Civile (OSC) du Sud (+30).
L’an dernier, 752 projets ont été conduits, tels que l’adduction en eau potable pour 822 000 personnes, 3 395 MW d’énergies renouvelables installées, ou encore 400 000 jeunes filles scolarisées
L’agence française continue à accroître le volume de ses financements en s’alignant sur l’engagement présidentiel de consacrer « 0,55% du Revenu National Brut (RNB) à l’aide au développement d’ici 2022 ». Un objectif qui semble atteignable au regard de sa progression, l’aide étant passée de 0,38% en 2016 à 0,43% en 2017, mais qui reste faible par rapport aux recommandations des Nations unies (0,7%).
Une Agence «100% Accord de Paris»
La lutte contre le changement climatique a bénéficié de 4 milliards d’euros de financements en 2017 et près de 900 millions d’euros ont été alloués à des projets d’adaptation.
L’AFD veut s’affirmer comme l’institution «100% Accord de Paris». Rémy Rioux a rappelé l’engagement 10 consacré à la mobilisation internationale des banques de développement du One Planet Summit, le grand rendez-vous consacré à la finance publique et privée au service de l’action climat.
Le Directeur Général de l’Agence Française de Développement pourra s’appuyer sur l’International Development Finance Club (IDFC) qu’il préside depuis octobre dernier. Le puissant club réunit 23 banques publiques de développement telles que la China Development Bank, la KfW allemande, la Jica japonaise, la BNDES brésilienne, la DBSA sud-africaine, qui se sont engagées à adapter leurs financements selon les directives de l’Accord de Paris.
Ce consortium représente à lui seul, près de 800 milliards d’euros de financements par an, dont 160 milliards d’euros consacrés à la lutte contre les changements climatiques.
L’AFD confirme l’orientation du «Tout Afrique».
Le continent africain reste une priorité et représente 50% du total des engagements de l’AFD soit 80% du total de l’effort financier global pour un montant de 5,2 milliards d’euros, avec un renforcement graduel et continu (+15%) dont 1 milliard d’euros consacré à l’environnement en 2017.
Le DG de l’AFD a exprimé également une rupture avec les vieux usages : « On arrête de couper l’Afrique en deux, ce qui n’a plus aucun sens ». Il a annoncé aussi la création prochaine d’une direction Afrique, qui sera présidée par Rima Le Coguic actuellement directrice de Transitions Énergétique et Numérique au sein du groupe.
Expertise France rejoint le groupe
L’AFD s’est engagée dans une logique de « déconcentration » avec la volonté de «mieux cerner les problématiques». 17 directions régionales seront créées à cet effet, dans les mois à venir.
La filiale de l’AFD, PROPARCO, consacrée au secteur privé, a enregistré 1,4 milliard d’euros de financements autorisés en 2017 et a signé 69 nouveaux projets l’an dernier.
Elle sera rejointe en 2019, par une nouvelle filiale. Expertise France, l’agence française de coopération technique internationale, placée sous la double tutelle du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et des ministères économiques et financiers, viendra renforcer le groupe.