Le président français Emmanuel Macron renoue à nouveau, des relations avec l’Afrique.

Le président Macron s’intéresse beaucoup à l’Afrique et il a raison. Les maux dont souffre le continent constituent aussi des menaces pour l’Europe qu’il s’agisse du terrorisme djihadiste ou de la question migratoire. Ces deux fléaux ne sont pas propres à l’Afrique, faut-il le rappeler.

La rencontre initiée par Macron lundi à Paris avec les présidents du Tchad et du Niger, la chancelière allemande Angela Merkel et d’autres responsables européens participe de cette volonté en acte de se saisir de ces questions pour leur trouver des solutions durables.

L’idée de créer des « hotspots » en Afrique, notamment au Tchad et au Niger est-elle pertinente ? Ces deux pays sont-ils les plus indiqués ?

Macron avait choisi la Libye dans un premier temps avant de se rendre compte que la situation de ce pays ne permettait pas d’y ériger des lieux de transit pour migrants(hotspots) où ils seraient rassemblés pour traiter leurs dossiers et permettre à ceux qui en réunissent les conditions de se faire admettre en Europe comme réfugiés.

Le Tchad et le Niger sont donc un deuxième choix et à l’évidence ne constituent pas des pays très bien placés. En tout cas pas autant que le Mali, par exemple. On comprend cependant que le Mali soit dans une situation difficile sur presque tous les plans. Dans le domaine de la sécurité, le Tchad s’en tire mieux même si des attaques de Boko Haram ont déjà ensanglanté sa capitale. Le Niger souffre de son manque criard de moyens(c’est le pays le plus pauvre du monde) et des agressions répétées de Boko Haram.

Pour créer des zones de transit digne de ce nom dans ces pays, il va falloir y mettre les moyens. Les présidents Déby(Tchad) et Issoufou(Niger) ont, tous les deux mis l’accent sur la question des moyens. Ils ont raison. Macron a-t-il les moyens de ses ambitions ? On peut craindre que non car la France dépense beaucoup d’argent déjà pour l’opération BARKHANE et, a promis 8 millions d’euros au G5 SAHEL.

L’invitation faite à Mme Merkel vise à la pousser à mettre la main à la poche. Elle l’avait, elle-même, organisé un sommet avec l’Afrique chez elle pour développer les relations économiques avec le continent. Macron et Merkel font donc la paire en Afrique pour défendre les intérêts bien compris de l’Europe. C’est tout à leur honneur. Mais le seul volontarisme ne peut suffire. L’efficacité est le maître mot en politique. La communication ne peut être sa propre finalité. Macron bouge beaucoup. Il doit faire des résultats en passant des mots aux actes.