Le Kenya compte lancer ses premières exportations de pétrole en juin prochain, après avoir mis fin à un désaccord entre le gouvernement central et les autorités locales du Comté de Turkana pour le partage des futures recettes pétrolières.
Le gouvernement kényan vient d’annoncer le démarrage de l’exportation à petite échelle de pétrole brut extrait de gisements situés dans l’extrême Nord du comté de Turkana pour le mois de juin. Cette annonce vient après que l’exécutif ait conclu un accord sur les modalités de partage des recettes avec les exploitants, de manière à éviter des retards de production selon la présidence kényane.
Discorde entre Nairobi et Turkana
Pour rappel, Tullow Oil et son partenaire Africa Oil ont découvert des réserves commerciales dans le bassin de Lokichar en 2012. Ils ont été rejoints par la suite par le français Total, qui a pris une participation de 25%.
Une polémique avait par ailleurs éclaté après que le président Uhuru Kenyatta a réduit la part du gouvernement du comté de Turkana à 15% et celle de la communauté locale à 5%, laissant le reste au gouvernement fédéral.
Une répartition qui a débouché sur une crise entre Nairobi et les élus locaux de Turkana. Il aura fallu organiser une rencontre à la State House de Nairobi entre les deux parties pour conclure un nouvel accord, qui a porté la part du comté à 20% et ramené celle du gouvernement à 75%.
Le gouvernement central fait marche arrière
Cet accord devrait débloquer une loi longtemps retardée sur l’exploration et la production pétrolière, dont l’approbation au parlement conditionne le début des exportations.
« Nous allons intensifier nos efforts d’exploration non seulement à Turkana mais dans le reste du pays maintenant que nous disposons d’un instrument juridique qui peut aider à guider la gestion du pétrole et du gaz dans notre république », a déclaré le président.
Le blocage a été dépassé après que le gouvernement fédéral ait accepté d’éliminer un plafond sur les revenus dus au gouvernement du comté et à la communauté locale.
Les fonctionnaires de Nairobi avaient proposé de plafonner l’allocation annuelle des exportations de pétrole à Turkana, arguant que l’économie locale ne pouvait pas absorber un afflux soudain de beaucoup de liquidités.