Le géant britannique des télécoms Vodafone a annoncé mardi un spectaculaire retour dans le vert en 2017-2018, et le départ prochain de son directeur général Vittorio Colao après dix ans de règne.
Selon un communiqué du groupe M. Colao va quitter son poste le 1er octobre, et sera remplacé par l’actuel directeur financier Nick Read. Le dirigeant est à la tête du groupe depuis juillet 2008 et lui a permis de devenir un poids lourd mondial des télécommunications avec désormais 536 millions de clients dans la téléphonie mobile dans plus de 25 pays avec des activités importantes hors du Royaume-Uni, en Inde, Égypte, Turquie et en Afrique.
Son départ est annoncé alors que Vodafone est engagé dans des opérations de grande ampleur. Le groupe a dévoilé la semaine dernière le rachat pour 18,4 milliards d’euros d’actifs en Europe de l’américain Liberty Global, en Allemagne et en Europe de l’Est.
Il conduit par ailleurs la fusion de sa branche indienne avec l’opérateur Idea Cellular qui devrait être bouclé prochainement, une fois obtenu le feu vert du régulateur indien.
De bons résultats
« M. Colao a été un leader exemplaire et un visionnaire en termes de stratégie qui a supervisé une transformation profonde de Vodafone » souligne le président du conseil d’administration Gerard Kleisterlee, cité dans le communiqué.
En parallèle de cette annonce, le groupe a publié des résultats annuels de bonne facture avec un retour au bénéfice en l’absence de dépréciations en Inde qui avaient causé de lourdes pertes un an plus tôt.
Retour aux bénéfices
Le bénéfice net du groupe a atteint 2,4 milliards d’euros lors de l’exercice annuel achevé fin mars, contre une perte de 6,3 milliards un an auparavant. Son chiffre d’affaires a toutefois reculé de 2,2% à 46,6 milliards d’euros, en raison de cession d’actifs au Pays-Bas et d’effets de changes négatifs. Grâce à de moindres dépréciations et à une réduction de ses coûts, son excédent brut d’exploitation à données comparables a progressé de 11,8%, soit davantage que son objectif d’une hausse de 10%.
« Nous espérons poursuivre notre croissance des profits pour l’année à venir, malgré l’arrivée d’un nouvel acteur en Italie (le français Iliad maison mère de Free, ndlr) et la pression concurrentielle en Espagne, grâce à la troisième année consécutive de baisse de nos coûts opérationnels », explique M. Colao.
Les efforts d’économies passent notamment par un vaste plan nommé « Digital Vodafone » visant à développer les échanges en ligne avec les clients. Pour l’exercice 2018-2019, le groupe ne vise toutefois qu’une hausse modeste entre 1% et 5% de son excédent brut d’exploitation ajusté.