Le Tchad a entamé les travaux de construction d’un dépôt de pétrole, à une trentaine de kilomètres de la capital N’Djamena.
En proie à d’énormes tensions sociales depuis le début de l’année, le pays pointé du doigt dans sa gestion du secteur pétrolier, espère avec cette nouvelle infrastructure stabiliser les prix du carburant mais aussi prévenir les pénuries et les fraudes.
Ce dépôt permettra « non seulement d’avoir un prix fixe sur l’ensemble du pays, mais surtout de lutter contre la fraude au carburant à l’importation ou l’exportation », a déclaré le président tchadien Idriss Deby Itno, présent à l’inauguration.
Situé à 35 km au nord de la capitale N’Djamena, à proximité de la raffinerie de Djarmaya, le dépôt pourra éviter les pénuries en garantissant « l’approvisionnement du Tchad pendant deux ans au cas où la raffinerie du pays connaîtrait des problèmes », a-t-il ajouté.
Grande capacité de stockage
D’une capacité de 36 millions de litres, ce dépôt est le premier du genre dans ce pays pétrolier d’Afrique centrale. En janvier, les transporteurs s’étaient mis en grève pour protester contre l’augmentation du prix du carburant à la pompe.
Grâce à sa capacité de stockage, il garantira l’approvisionnement du Tchad en carburant sur une période de deux ans, au cas où la raffinerie nationale ne fonctionne pas. De quoi soulager les consommateurs. En janvier dernier, les transporteurs étaient entrés en grève pour protester contre l’augmentation du prix du carburant à la pompe.
L’idée d’un dépôt de gaz intervient dans un contexte particulièrement tendu au Tchad. Le pays, très dépendant de ses exportations pétrolières depuis 15 ans selon la Banque mondiale, a subi de plein fouet les conséquences de la chute des prix du baril en 2014.
Le manque de transparence dans le secteur pétrolier
Au Tchad également, le manque de transparence dans la gestion du secteur pétrolier a été décrié dans un rapport de l’ONG Swissaid, publié en juin et dénonçant l’opacité dans la gestion de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT). Des accusations réfutées par la SHT.
Le climat social s’est également détérioré dans ce pays de près de 14 millions d’habitants. Depuis le début de l’année, les grèves dont celles du secteur public, accompagnées d’appels à des manifestations, ensuite interdites par les autorités se sont multipliées. Elles font suite aux mesures d’austérités prises par le gouvernement. Il faut dire que le pays est contraint de suivre les recommandations du Fonds monétaire international (FMI) dont la maîtrise de la masse salariale et le règlement de ses dettes extérieures, afin de bénéficier d’un financement au titre de la facilité élargie de crédit, d’un montant de 312,1 millions de dollars.