L’union européenne(UE) a maintenant trois propositions de plan de relance économique post-covid 19. Il y a le duo Merkel/Macron qui propose 500 milliards d’euros, sous forme d’emprunt de la part de l’UE, elle- même, ce qui serait une forme de mutualisation de la dette des Etats, ce que des pays comme la Hollande, l’Autriche, la Suède et le Danemark rejettent (l’Allemagne aussi y était opposée).
Opposés à cette option les 4 pays dits « frugaux » (Autriche, Danemark, Hollande et Suède) ont proposé 500 milliards d’euros sous forme de prêts à rembourser.
Ces 4 pays « champions de la rigueur « sont vent debout contre le laxisme des pays du Sud. Les deux plans ci-dessus étaient exclusifs l’un de l’autre et, on attendait celui de la commission européenne elle-même pour les départager.
Il a été rendu public et il prévoit une somme globale de 750 milliards d’euros dont 500 à fonds perdus distribués sous forme d’aide aux pays les plus touchés par la pandémie du Covid-19. Ainsi l’Italie recevrait 173 milliards d’euros et l’Espagne 140. Les 250 milliards de la cagnotte de 750 seraient distribués comme des prêts.
La présidente de la commission européenne, Ursula Von der Leyen a défendu « son » plan en mettant en exergue la solidarité communautaire, l’ambition et la perspective historique de l’héritage générationnel.
Son plaidoyer a trouvé un écho très favorable du côté de la France, par la voix de son président Emmanuel Macron et de l’Italie par celle de son président du conseil des ministres, Giuseppe Conte.
Tous les deux ont exprimé leur satisfaction et souhaité une mise en œuvre rapide. Mais, la chancelière allemande Angela Merkel voudrait avancer, en se hâtant lentement. Elle a souligné la nécessité de laisser s’exprimer les parlements nationaux, par exemple. Il est peu probable que le rendez-vous du prochain sommet européen des 18 et 19 juin puisse permettre de finaliser le processus.
Il faudrait d’abord se mettre d’accord sur un plan, ou sur une « synthèse ». Pourtant l’UE a intérêt à agir vite car tous ces membres, certes à des degrés divers, sont impactés négativement par la Covid19. Comme tous les pays du monde ! Dans la nouvelle compétition économique planétaire qui va redémarrer, si on peut dire, les retardataires auront tort.
L’UE a des parts de marché à défendre et, des secteurs entiers à reconstruire pour essayer de faire baisser, au fur et à mesure, un taux de chômage catastrophique, en sortant d’une récession qui est déjà actée dans ses deux locomotives économiques que sont l’Allemagne et la France.
Dès lors la relance doit être robuste et bien ciblée pour être décisive. A situation exceptionnelle, des actes exceptionnels ! L’intérêt bien compris des européens y pousse. Le problème est de savoir si l’intérêt prime toujours sur certaines formes d’idéologie. Les « 4 frugaux » semblent avoir des idées arrêtées sur leurs partenaires du Sud.