Le Fida (Onu) crée un fonds pour aider la ruralité et l’agriculture en Afrique.

Le Fonds international pour le développement agricole (FIDA, agence de l’ONU) a annoncé vendredi le lancement d’un fonds d’impact de 50 millions d’euros. Cette nouvelle manne financière est destinée à attirer les investissements privés dans les PME rurales et la petite agriculture, notamment en Afrique.

Cette mesure est destinée à stimuler les investissements dans les zones rurales et doit permettre de lutter contre la faim et la pauvreté tout en créant des emplois pour des millions de jeunes dans des zones où ils sont tentés par l’émigration, espèrent les responsables du FIDA, agence spécialisée dans l’aide aux petits agriculteurs des pays en développement.

Le fonds doit permettre de mobiliser 200 millions d’euros et sera géré par des opérateurs privés, selon la directrice de la production durable et des marchés du FIDA, Thouraya Triki, citée par l’AFP. « Nous lançons ce fonds innovant sur un concept de partenariat public-privé », a-t-elle dit, car « les petites infrastructures agricoles manquent de financement ». Selon elle, « très souvent, les investissements internationaux visent les entreprises leader, mais personne ne veut toucher au milieu intermédiaire, jugé pas assez rentable ».

Selon la FIDA, la première clôture de fonds est prévue à la mi-octobre. « Nous espérons arriver à 100 millions d’euros », souligne Thouraya Triki.

Sur les 50 millions d’euros initiaux, quelque 40 millions sont apportés par l’Union européenne et les 79 pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), 5 millions d’euros sont apportés par le Luxembourg, et 4,5 millions d’euros par l’Alliance pour une Révolution verte en Afrique (AGRA), une organisation financée par la Fondation Rockefeller et la Fondation Bill et Melinda Gates pour le développement agricole et rural de l’Afrique.

Le fonds sera géré par Bamboo Capital Partners basé au Luxembourg et Injaro Investment, siégeant en Afrique de l’ouest, a précisé Mme Triki. Le fonds pourra réaliser des financements indirects à hauteur de 25 à 50.000 euros, aussi bien en amont de la chaîne agroalimentaire (agriculture) qu’en aval (transformation).

Dans le monde, la demande pour le financement de la petite agriculture est « ahurissante », selon un rapport publié en avril 2016 par Global Impact Investing Network (GIIN). « Plus de 270 millions de petits paysans en Amérique Latine, en Afrique sub-saharienne, en Asie du sud et du sud-est ont besoin de plus de 200 milliards de dollars de financement pour faire croître leur activité et améliorer leurs conditions de vie » indique ce rapport.