L’Etat gabonais a rompu vendredi son contrat avec la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), filiale au Gabon de l’entreprise française Véolia. Selon un communiqué du ministère de l’eau et de l’énergie, les raisons de cette rupture s’expliquent par la « dégradation de la qualité du service rendu aux usagers ».
Seule entreprise au Gabon à distribuer l’eau et l’électricité, l’entreprise française sera donc contrainte de quitter le pays gouverné par Ali Bongo Ondimba. Le communiqué évoque également des plaintes récurrentes des populations ainsi que « les efforts financiers consentis par l’Etat non suivis des effets escomptés ».
Réagissant à la décision du gouvernement gabonais, le groupe Véolia a publié un communiqué dans la journée du vendredi. « Aujourd’hui victime d’une expropriation brutale de la part de l’Etat gabonais, Véolia examine les conséquences juridiques de cette situation et attend du Gabon qu’il se conforme aux règles de droit et à ses engagements », lit-on sur le communiqué du groupe.
Poursuivant sa protestation contre le gouvernement, le groupe français a dénoncé une intrusion d’hommes armées dans les locaux de sa filiale gabonaise. « Des hommes en armes ont réquisitionné la SEEG » poursuit le communiqué qui « proteste vigoureusement contre cette action brutale menée en dehors de toute règle de droit ».
De son côté, le gouvernement souligne que la SEEG, présente depuis 1997 au Gabon dans le cadre d’un partenariat public-privé et qui avait le monopole de la distribution de l’eau et de l’électricité dans le pays s’est vu exceptionnellement réquisitionnée « d’une façon temporaire dans le souci de préserver la continuité et la qualité du service public ».
Pour rappel, les coupures d’eau et d’électricité sont très fréquentes dans la capitale Libreville. Plusieurs usagers se plaignent de payer des factures sans même recevoir de l’eau courante à domicile. Des coupures justifiées par l’urbanisation croissante par les responsables de la SEEG.