Décision historique
Deux jours successifs de réunions ont été suffisants pour une prise de décision « historique ». Les deux premiers producteurs mondiaux du Cacao, à savoir la Côte d’Ivoire et le Ghana, viennent de se rebeller contre la « dictature » des acheteurs. Dans une décision conjointe, les deux pays ont annoncé qu’ils ne vendraient plus leur cacao en deçà de 2.600 dollars la tonne afin de mieux rémunérer les agriculteurs.
Producteurs, négociants et responsables politiques ont pris part à ces réunions afin d’essayer d’inverser la tendance sur un marché largement contrôlé par les acheteurs qui fixaient les prix. Selon le directeur général du « Ghana cocoa Board », Joseph Boahen Aidoo, « la Côte d’Ivoire et le Ghana ont suspendu la vente des récoltes de 2020/2021 jusqu’à nouvel ordre pour préparer la mise en place de ce prix minimum ».
Agriculteurs sous-payés.
Aujourd’hui, le marché du chocolat dans le monde représente pas moins de 100 milliards de dollars. Les agriculteurs quant à eux n’obtiennent que 6% de ce montant selon les statistiques officielles. Une situation déraisonnable selon plusieurs observateurs. Le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia a souligné par ailleurs qu’« un juste prix des fèves de cacao serait une grande aide pour appuyer les investissement du gouvernement dans les infrastructures rurales, et pour améliorer les condition de vie ».
Surnommé « l’or brun », le cacao compte pour 10% dans le PIB du Ghana et de la Côte d’Ivoire. Une situation qui a poussé les politiques des deux pays à se mettre d’accord sur la hausse des prix afin de garantir des revenus décents pour les travailleurs manuels. En effet, les responsables des deux pays sont convaincus que « quand les prix montent, au moins les conditions de vie s’améliorent ».
Des prix trop bas !
« Les prix du cacao sont structurellement trop bas. Depuis 30 ans, le prix en dollars constants a été divisé par quatre », c’est ce qu’a assuré le directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), dans une récente déclaration à la presse. Malgré ce constat, le responsable reste assez sceptique quant à la mesure de la hausse des prix. « Si le prix de 2.600 dollars « n’est pas irréaliste »…la hausse du prix sur le marché mondial n’ira pas forcément dans la poche des producteurs vivant dans la pauvreté extrême », a-t-il souligné.
À rappeler qu’a peine prise, cette décision à contribuer à la hausse du prix du Cacao sur le marché international. La tonne de l’or brun s’est vendue, mercredi, à 2.552 dollars à New York selon des rapports médiatiques.