Le président angolais, João Lourenço a limogé mercredi le PDG de Sonangol, Carlos Saturnino, ainsi qu’une partie des cadres de la compagnie pétrolière nationale. Et pour cause, le président leur reproche un manque de « dialogue avec l’État » alors que le pays vit depuis plusieurs jours une grave pénurie d’essence.
Carlos Saturnino, PDG de Sonangol, faisait jusqu’alors figure de sauveur de la plus grande entreprise angolaise et avait pourtant entrepris une vaste réforme de Sonangol, selon les observateurs. Sonangol est présentée comme une entreprise grevée par de lourdes dettes et dont la production pétrolière est en déclin.
Le départ du PDG de Sonangol survient alors que l’entreprise, deuxième producteur de pétrole brut du continent, est paralysé depuis plusieurs jours par une pénurie d’essence. Dans la capitale Luanda, la plupart des stations-service étaient encore assiégées jeudi 9 mai par des centaines d’automobilistes en quête de carburant, selon l’AFP.
Cette pénurie a provoqué des coupures d’électricité dans plusieurs provinces du pays et fait grimper les prix des carburants à la pompe. À Luanda, certaines stations-service ont quadruplé leurs tarifs.
Une situation qui a fait l’objet d’une réunion d’urgence entre le président Lourenço et la direction de la Sonangol, mardi dernier, João Lourenço reprochant à Sonangol un manque de « dialogue avec l’État ».
L’entreprise publique qui ne dispose que d’une raffinerie en activité doit importer 80% de l’essence consommée dans le pays. Or, elle connaît des problèmes d’approvisionnement dus, selon son désormais ex-PDG, à un manque de devises ainsi qu’à de lourds impayés des entreprises publiques.