Malgré les problèmes socio-politiques qui minent le pays et la répression sanglante qui y a été constatée ; l’Éthiopie a réussi à atteindre un taux de croissance économique à deux chiffres, cette dernière décennie.
Et cette année, selon des informations du FMI, son taux de croissance sera de 8,5%, en tête de tous les autres pays du continent. Il est suivi de la Côte d’Ivoire avec 7,4%, le Rwanda 7,2% et le Sénégal 7%. Il faut, cependant préciser que le taux de croissance du Sénégal est calculé à 7,2% par le gouvernement.
Quoiqu’il en soit, deux pays de la zone CFA sont classés parmi les 4 économies continentales les plus performantes, avec les taux de croissance les plus élevés. Les chiffres du FMI font foi et constituent un démenti cinglant des spéculations négatives sur le CFA. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire prouvent qu’on peut parfaitement développer son économie en ayant le CFA comme monnaie.
En ce qui concerne l’Éthiopie-qui est aussi le second pays le plus peuplé d’Afrique- il faut surtout apprécier le fait que son développement économique spectaculaire est porté par la réalisation de grands projets infrastructurels comme le barrage de la Renaissance et un réseau ferroviaire.
Le pays se positionne aussi comme un lieu de fabrication de différents produits par des ouvriers locaux très compétitifs sur le plan salarial. Comme la Chine, auparavant.
Elle doit relever le défi politique démocratique. La nomination d’un nouveau premier ministre, Abiye Ahmed, membre de l’ethnie Oromo majoritaire est un pas dans la bonne direction.
Cependant tout va dépendre de l’attitude de la minorité tigréenne qui a accaparé le pouvoir depuis la chute du dictateur Menghistu. Elle peut lâcher du lest ; mais acceptera-t-elle de se soumettre aux règles démocratiques dans toute leur rigueur ? Dans l’état actuel des choses qui peut le croire ?
En tout cas, tous les Éthiopiens ont intérêt à ce que la paix continue de régner dans le pays pour y attirer davantage d’investisseurs et maintenir l’exceptionnelle dynamique de croissance.
Naguère ravagée par la famine et la misère, l’Éthiopie est entrain de revenir de loin. Elle est d’ores et déjà le symbole de l’Afrique émergente que portent aussi ses « dauphins » que sont la côte d’Ivoire, le Rwanda et le Sénégal.
Les deux premières puissances économiques continentales que sont le Nigeria et l’Afrique du Sud sont malheureusement à la traine. Mais devraient se relever rapidement et jouer pleinement leur rôle de locomotive.