La Cour des comptes vient de rendre public son rapport annuel au titre des années 2016 et 2017.

Plusieurs secteurs stratégiques au Maroc semblent touchés par des anomalies de gestion. Dans un rapport, présenté au Roi Mohammed VI en juillet dernier et publié en début de semaine, la Cour des comptes vient de mettre à nu les dysfonctionnements constatés par ses magistrats.

La fonction publique en crise

Dressant un état des lieux du système de la fonction publique, chiffres à l’appui, le rapport de la cour des comptes, couvrant les années 2016 et 2017, fait un bilan des principales initiatives de réforme en la matière depuis la fin de la décennie 1990.

Soulignant que l’effectif du personnel civil de l’État s’est élevé à 583.071 fonctionnaires dont la masse salariale avoisinait plus de 120 MM DH, le rapport a soulevé un certain nombre d’anomalie dans le déploiement territorial des effectifs de fonctionnaires. Dans ce sens, le rapport affirme que « l’effectif du personnel civil de l’État est concentré dans un nombre limité de départements (Éducation, Intérieur, Santé, avec respectivement 49,4%, 20,5% et 8,4%) ».

Très critique en ce qui concerne la qualité du service publique, le système de gouvernance de la fonction publique de l’État ainsi que la politique de gestion des ressources humaines dans l’Administration, le rapport rappelle que « les critiques les plus fortes concernent le système de l’Éducation, de la Santé publique et de la Justice ». D’autant plus, les déficits en matière d’accès au service public sont plus prononcés au niveau rural et dans les périphéries des villes, exacerbant ainsi les inégalités en pénalisant davantage les populations vulnérables.

Des millions de dirhams gaspillés par l’ONDA

Non-respect du schéma directeur, investissements sans planification préalable, imperfections en matière de constitution de réserves foncières, retards, l’Office National des Aéroports (ONDA), bat tous les records. Selon le rapport de la Cour des comptes, pas moins de 1,8 MM DH de surcout ont été engendré à cause des mauvaises décisions prises par l’Office et c’est au niveau de l’aéroport Mohammed V de Casablanca que le surcout le plus important a été enregistré.

En effet, pas moins de 740 M DH de dépassement a été enregistré au niveau du projet d’extension et de réaménagement du terminal 1. Quant au projet de développement de l’aéroport d’Oujda-Angads, sa réalisation a coûté à l’ONDA le double de l’enveloppe financière prévue. Engendrant un surcout de pas moins de 650 M DH, ce projet a donné lieu à la construction d’une aérogare passagers d’une superficie de 28.000 m², alors qu’il a été prévu de bâtir cet édifice sur une superficie de 18.000 m² seulement.