Le président gambien Adama Barrow et le roi Philippe de Belgique.

Les bailleurs de fonds internationaux ont promis mardi de verser 1,45 milliard d’euros d’aide à la Gambie, pays ouest-africain en pleine transition démocratique. L’Union Européenne (UE), qui copréside la Conférence internationale pour la Gambie à Bruxelles, a promis 140 millions d’euros.

1,45 milliard de dollars c’est le montant promis à la Gambie par les bailleurs de fonds internationaux pour soutenir sa transition démocratique.

C’est à Bruxelles que s’est tenue la conférence internationale sur la Gambie, le 22 mai, auprès d’environ 42 bailleurs de fonds internationaux. Le président Gambien Adama Barrow y a présenté aux participants son programme national de développement 2018-2021 dont l’objectif est de promouvoir la réconciliation nationale, la bonne gouvernance, la cohésion sociale, ainsi que la revitalisation de l’économie.

Cette réunion des donateurs à Bruxelles fait suite à une étude préliminaire du Fonds monétaire international (FMI) qui a pointé du doigt les vulnérabilités de la dette gambienne restée élevée et a conseillé à Banjul de privilégier les subventions à la place de prêts pour couvrir ses dépenses.

Mises en garde du FMI

En effet, une équipe des services du FMI a séjourné à Banjul du 3 au 9 mai 2018, afin d’évaluer la mise en œuvre du programme de référence de la Gambie avec le FMI pour la période allant de fin septembre 2017 à fin mars 2018.
Les entretiens ont porté sur les engagements pris en matière de politique économique et financière pour le reste du programme du FMI, qui a été prolongé jusqu’à fin septembre 2018 afin que les réformes prévues dans le programme puissent être achevées et redresser l’économie très en difficulté.

« Après plus de 20 années de régime autocratique, la Gambie reste un pays fragile affichant des déficits considérables sur le plan du développement et des infrastructures. Elle se situait au 173ème rang sur 187 pays dans l’indice de développement humain 2016 du PNUD, et la pauvreté, qui atteint 48,6%, reste généralisée et relativement stagnante » peut-on lire dans le communiqué du FMI du 9 mai 2018.

Une légère reprise économique

En dépit de cette faiblesse économique affichée, la croissance a rebondi à 3,5% en 2017, contre seulement 2,2% un an plus tôt, grâce à une meilleure campagne agricole et à un redressement du tourisme, du commerce et des transports.

Par ailleurs, l’inflation globale est tombée d’un pic de 8,8% en janvier 2017 à 6,5% en mars 2018, du fait de la stabilisation de la monnaie et d’un rebond de l’offre alimentaire.
Une aide financière extérieure considérable a dopé les réserves internationales et a permis à l’État de réduire son recours aux emprunts intérieurs, ce qui a entraîné une forte baisse des rendements des bons du Trésor.

Sur cette lancée en 2018, la croissance du PIB devrait se situer entre 5% et 5,5% et l’inflation baissée à environ 5,2%, soit à un niveau proche de l’objectif de 5% fixé par la Banque centrale de Gambie.

C’est dans le but de soutenir ce dynamisme, enclenché par la transition démocratique que l’Union européenne s’est engagée le 22 mai à la conférence de Bruxelles à débloquer 140 millions d’euros d’ici 2020, une somme à laquelle s’ajoutent les 225 millions d’euros mobilisés depuis le début de la transition, marquée par le départ de Yahya Jammeh en janvier 2017.