Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa

La tension monte entre les Etats-Unis et le Zimbabwe. Après la sortie du porte-parole de la Zanu-PF (parti au pouvoir), lundi dernier, qualifiant l’ambassadeur américain à Harare, Brian Nichols de « voyou » et le menaçant d’expulsion, Washington a annoncé avoir convoqué l’ambassadeur du Zimbabwe aux Etats-Unis, pour protester contre une telle attitude. 

Lundi 27 juillet, le porte-parole de la Zanu-PF, le parti au pouvoir au Zimbabwe, a traité l’ambassadeur américain à Harare de « voyou », l’accusant de soutenir et de financer la contestation dans le pays. Il a fait cette déclaration, alors qu’une grande manifestation se prépare dans le pays après-demain, vendredi, pour protester contre la corruption au sein du régime.

La semaine dernière, le régime d’Harare a arrêté un journaliste et un responsable politique, tous les deux inculpés pour incitation à la violence. Il leur est reproché d’avoir appelé à manifester dans un contexte où les autorités zimbabwéennes acculées par la contestation ont accentué la répression dans le pays. 

Dans tous les cas, le secrétaire d’Etat américain adjoint pour l’Afrique des Etats-Unis, Tibor Nagy, a réagi à cette déclaration jugée outrageuse par Washington. « Les propos de la Zanu-PF – bien que sans surprise – sont profondément offensants », a-t-il posté mardi sur les réseaux sociaux, repris par RFI.

Outre les Etats-Unis, plusieurs chancelleries ont condamné ces arrestations au Zimbabwe. Ce qui n’a pas plu à Harare, qui parle d’interventionnisme américain, faisant ainsi monter le ton.

Porté au pouvoir il y a deux ans, le président Emmerson Mnangagwa a vu ses relations avec les Etats-Unis et l’Union européenne se détériorer, alors qu’il ambitionnait de redorer le blason de son pays sur la scène internationale. En cause, les accusations de corruption, de violence et de restriction des libertés dont son régime est ciblé au Zimbabwe.