Les militaires zimbabwéens ont pris le contrôle du pays dans la nuit d’hier à aujourd’hui. Bien qu’ils affirment ne pas faire un « coup d’Etat » ; c’est le nom qu’il faut donner à leur action qui est en cours.
Pour quoi tournent-ils autour du pot, si on ose dire ? Parce que Grace Mugabe -qui est la cible des rebelles-compte des soutiens importants qui pourraient réagir. Il y a aussi que l’union africaine(UA) n’accepte plus aucun coup d’Etat et exclut tout pays qui en est victime de ses rangs. Par ailleurs le puissant voisin sud-africain, par la voix de son président Jacob Zuma a fait savoir qu’il n’avalisera aucun changement inconstitutionnel au Zimbabwé.
Tout cela explique que les militaires louvoient et présentent leur coup comme « une action pour mettre en échec les personnes responsables de l’affaissement économique du pays ». Et dans la foulée ont arrêté le ministre des finances qui est très proche de la première dame Grace Mugabe.
Si le coup de force réussit ce sera la fin des ambitions de la première dame qui a trop tiré sur les ficelles. Les limogeages en série semblaient être destinés à lui frayer le chemin pour la succession de son mari de président. Ce dernier aurait dû quitter la scène depuis longtemps. À 93 ans il rappelle la fin du président tunisien Habib Bourguiba qui avait été déposé par Ben Ali.
Mugabé va rater sa sortie quoiqu’il arrive maintenant. Mais personne ne peut oublier le géant qu’il a été et qui a participé à la libération de son peuple en payant le prix de la détention et des privations.
Pour l’heure l’histoire bégaie au Zimbabwe où un nouveau chapitre va s’ouvrir.