Mauvaise nouvelle pour l’économie tunisienne. Les bailleurs de fonds internationaux, avec à leur tête le FMI et la banque mondiale ont décidé de suspendre tous les crédits accordés au gouvernement de Youssef Chahed. Selon des sources concordantes, cette décision, sur laquelle se sont alignés d’autres partenaires comme l’Union Européenne ou les Etats-Unis, trouve son origine dans la crise que connait le système bancaire dans le pays.

En effet, plusieurs banques publiques tunisiennes souffrent d’une crise profonde et risquent d’entrainer l’économie du pays dans le chaos en cas de leur faillite. Plombées par les crédits accordés aux proches de la famille de l’ex président, Zine El Abidine Benali et de celle de son épouse, Leila Trabelsi, des banques comme la société tunisienne des banques (STB) ou la banque nationale agricole (BNA) accordaient en effet des prêts sans garanties réelles de remboursement.

Le gouvernement tunisien avait été averti à plusieurs reprises par ses partenaires internationaux sur la situation de ces banques. Toutefois, aucune mesure concrète n’a été prise durant tout ce temps. Selon plusieurs observateurs, le climat de réconciliation nationale ne permet pas de mener une campagne de recouvrement actuellement. En effet, le pays cherche à sortir d’une longue période de crise politique et économique et tente par tous les moyens d’éviter les conflits internes qui ont éclaté depuis la chute de l’ancien régime.

Les promesses de dons et de prêts d’une valeur de plusieurs milliards de dollars faites à Tunis en fin d’année dernière risquent donc de ne pas voir le jour. Les dons accordés par les pays du golf, notamment les 1,25 milliards de dollars accordé par le Qatar ne changeront rien dans la situation puisque la partie principale de ce don servira au remboursement d’un prêt accordé depuis quelques années par la banque Nationale de ce pays.