Des centaines de Tunisiens ont manifesté dimanche contre le président Kais Saied, qu’ils accusent de renforcer le régime autoritaire et d’étouffer la concurrence politique, à deux semaines de l’élection présidentielle.
Au milieu d’une forte présence policière, les manifestants ont défilé pour la deuxième semaine consécutive sur l’avenue principale de Tunis, point central de la révolution du Printemps arabe de 2011, en scandant des slogans tels que “Le peuple veut la chute du régime” et “Dehors le dictateur Saied”.
La manifestation a eu lieu après que les législateurs ont proposé un projet de loi visant à priver le tribunal administratif de son autorité pour statuer sur les litiges électoraux, une mesure qui, selon l’opposition, discréditerait l’élection du 6 octobre et ouvrirait la voie à l’obtention d’un second mandat par Saied.
Les tensions politiques dans ce pays d’Afrique du Nord ont augmenté depuis qu’une commission électorale nommée par Saied a disqualifié trois candidats présidentiels importants, Mondher Znaidi, Abdellatif Mekki et Imed Daimi.
La commission a défié le tribunal administratif, la plus haute instance judiciaire en matière de litiges électoraux, et n’a autorisé que deux candidats à se présenter contre Saied.
L’un d’entre eux, Ayachi Zammel, est en prison après avoir été condamné mercredi à 20 mois de prison pour avoir falsifié des signatures sur des documents électoraux dans ce qu’il appelle une affaire politiquement motivée.
Les détracteurs de M. Saied affirment qu’il utilise la commission électorale et le pouvoir judiciaire pour s’assurer la victoire en étouffant la concurrence et en intimidant les candidats. Le président nie ces accusations, affirmant qu’il lutte contre les traîtres, les mercenaires et les corrompus.