L’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies

Avertissement solennel lancé par l’ONU à l’endroit de la Tunisie. Le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD), a demandé la fin « des discours de haine raciste » contre les migrants subsahariens à l’origine « de violences, de crimes et de pratiques inacceptables ».

 

Le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD), a lancé un avertissement solennel hier mardi aux autorités tunisiennes pour faire cesser les « discours de haine raciste » en particulier envers les ressortissants d’Afrique subsaharienne.

Le Comité s’est dit « alarmé par les propos tenus par le chef de l’Etat tunisien (Kaïs Saïed) fin février, alléguant que des ‘hordes de migrants illégaux’ en provenance des pays africains subsahariens s’inscrivaient dans ‘un plan criminel visant à modifier la composition du paysage démographique de la Tunisie’ et étaient à l’origine ‘de violences, de crimes et de pratiques inacceptables’ ».

Le Comité a estimé que de tels propos sont contraires à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale dont il a pour mission de surveiller le respect par les parties prenantes.

Il s’est dit « profondément préoccupé par une recrudescence des discours de haine raciale ou xénophobe en Tunisie à l’encontre des migrants des pays subsahariens, sur les réseaux sociaux et certains autres médias, y compris les discours de haine raciste tenus par des personnalités privées et des partis politiques ».

Le Comité est également “gravement préoccupé” par le fait que cette vague de discours de haine et de stigmatisation a conduit à des actes de violence contre ces migrants, notamment des agressions physiques et des expulsions de leur domicile et de leur travail.

Dans la foulée des violences déclenchées par les propos du président, la Banque mondiale (BM) avait annoncé suspendre « jusqu’à nouvel ordre » son cadre de partenariat avec la Tunisie, qui se trouve dans une situation économique catastrophique. Tunis négocie aussi depuis plusieurs mois avec le Fonds monétaire international (FMI) un prêt de près de deux milliards de dollars.