La principale formation politique au Parlement tunisien a préconisé mardi des élections anticipées après le coup de force du président Kais Saied. En moins de deux jours, le président Saied a ordonné la suspension des travaux du Parlement pour un mois, limogé le chef du gouvernement Hichem Mechichi et s’est octroyé le pouvoir exécutif.
Le parti d’inspiration islamiste Ennahdha a aussi appelé à un dialogue national pour faire sortir le pays de ses crises: politique, sociale, économique et sanitaire.
Au moment où le pays est frappé de plein fouet par une crise économique et sociale accentuée par la pandémie de Covid, les décisions du président tunisien ont suscité des inquiétudes au sein de la Communauté internationale, en particulier à Washington, Bruxelles et Paris.
Au lendemain de violents affrontements entre partisans du président et opposants, Ennahdha s’est dit « prêt à la tenue d’élections législatives et présidentielle anticipées simultanées, afin de garantir la protection du processus démocratique et d’éviter que tout retard ne serve de prétexte au maintien d’un régime autocratique ».
Lundi, le président Saied également chef de l’armée, a aussi limogé le ministre de la Défense, Ibrahim Bartaji, et la porte-parole du gouvernement, Hasna Ben Slimane, également ministre de la Fonction publique et ministre de la Justice par intérim.
Ces initiatives ont été approuvées par de nombreux Tunisiens en colère contre le gouvernement, notamment pour sa gestion de la crise de la Covid, la Tunisie ayant l’un des taux de mortalité les plus élevés au monde.
Mais d’autres ont fait part de leurs craintes d’un retour à la dictature dans la jeune démocratie, un peu plus de dix ans après le soulèvement populaire qui a mené à la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.