le président de la Tunisie Kaïs Saïed 

 

Le président tunisien Kais Saied a limogé mardi 1er août, peu avant minuit, sans donner d’explications, la Première ministre Najla Bouden. Elle est remplacée par un ancien haut cadre de la Banque centrale, Ahmed Hachani, auquel il a demandé de « surmonter des défis colossaux ».

Aucune explication officielle n’a été donnée mais plusieurs médias locaux ont souligné le mécontentement du président Saied face à un certain nombre de pénuries dans le pays, en particulier de pain dans les boulangeries subventionnées par l’État.

Kais Saïed a « mis fin aux fonctions » de la Première ministre Najla Bouden, qui avait été la première femme à diriger un gouvernement en Tunisie, selon un communiqué et une vidéo de la présidence tunisienne diffusées mardi peu avant minuit.

Rappelons que Najla Bouden avait été nommée par Kais Saied, le 11 octobre 2021, un peu plus de deux mois après que le président s’était octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant son Premier ministre de l’époque et en gelant le Parlement.

Le nouveau chef de gouvernement a été cadre à la Banque centrale, et étudié à la Faculté de droit de l’Université de Tunis où Kais Saied a enseigné le droit constitutionnel, a indiqué l’intéressé sur Facebook.

Ahmed Hachani, complètement inconnu du grand public, a immédiatement prêté serment devant le président Saied, selon la vidéo de la présidence. A la fin de la cérémonie, Kais Saied lui a souhaité « bonne chance dans cette responsabilité » prise « dans une conjoncture spécifique ». Le président a souligné qu’ « il y a des défis colossaux qu’on doit surmonter avec une volonté solide et forte, afin de protéger notre patrie, notre Etat et la paix sociale ».

Ces derniers jours, plusieurs réunions ont eu lieu au sein du gouvernement et entre le président et des ministres autour de problèmes de pénuries de pain subventionné dans plusieurs régions. Selon des médias, Kais Saied qui a récemment dit que « le pain est une ligne rouge pour les Tunisiens », redoute une réédition des émeutes du pain qui firent 150 morts en 1984 sous Habib Bourguiba.