Vols annulés, transports publics immobilisés et bureaux de poste fermés… A Tunis, l’appel à la grève générale de vingt-quatre heures dans le secteur public lancée par la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT) semble largement suivi, ce jeudi 16 juin au matin.
La centrale syndicale entend faire pression sur le président Kaïs Saïed, alors que ce dernier négocie un nouveau prêt avec le Fonds monétaire international (FMI).
Si la centrale affirme que son action ne revêt aucun caractère politique, la grève se déroule au moment où le président tunisien, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs il y a onze mois, est sous le feu d’intenses critiques de l’opposition pour l’avoir exclue d’un dialogue national censé aboutir à une nouvelle Constitution qu’il doit soumettre à référendum le 25 juillet.
L’UGTT a décliné une invitation à participer à ce dialogue, estimant qu’il vise à « cautionner des conclusions décidées unilatéralement à l’avance et les faire passer par la force comme faits accomplis ».
Cinq partis d’opposition ont apporté jeudi leur soutien à la grève de l’UGTT, faisant porter au gouvernement du président tunisien la responsabilité de la dégradation de la situation économique.
Télécoms, services postaux, régies publiques de gaz, d’électricité et d’eau, et transports : la grève touche des vastes pans des services. Elle entraîne aussi l’immobilisation des transports en commun (trains, tramways et bus).
Les vols au départ et à l’arrivée à l’aéroport international de Tunis ont également été annulés car ce sont des personnels de la compagnie publique qui gèrent l’enceinte. Dans un communiqué, Tunisair a informé les voyageurs détenteurs de billets qu’ils pouvaient modifier leur réservation sans frais ou se faire rembourser.
Face à une inflation galopante, l’UGTT réclame notamment de nouveaux accords salariaux pour « corriger le pouvoir d’achat » pour les années 2022 et 2023 ainsi que, rétroactivement, pour 2021.