Le Premier ministre tunisien Habib Jemli participant à la session de vote au Parlement

Le Parlement tunisien a refusé vendredi 10 janvier 2020 d’accorder sa confiance au gouvernement où la compétence et l’Indépendance ont été les critères de sélection du Premier ministre Habib Jamli, proposé le 15 novembre 2019 par le parti Ennahda, majoritaire dans le nouveau Parlement avec 54 sièges sur 217. A l’issue de la plénière, seuls 72 députés ont voté pour le nouveau gouvernement, alors que 134 parlementaires ont voté contre et 3 abstentions.

D’après les dispositions réglementaires, le gouvernement de Habib Jamli avait besoin de 109 voix pour sa validation. Quelque 200 parlementaires ont pris part au vote de confiance qui s’est transformé en un vote de défiance.

Ainsi, le Président Kaïs Saïd est maintenant habilité à désigner, lui-même, un autre premier ministre indépendant. Celui-ci disposera d’un mois franc pour présenter une nouvelle équipe, elle aussi, soumise à la même épreuve de vote de confiance. Au cas où il serait rejeté, le président de la république aura la prérogative de dissoudre le Parlement et convoquer de nouvelles élections législatives.

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Habib Jamli qui a privilégié dans le choix des membres de son équipe « compétence et indépendance », a vu son gouvernement rejeté par un parlement dominé par les partis politiques. En effet, le nouveau Parlement tunisien est trop éclaté, ce qui n’a pas rendu facile la tâche du patron d’Ennahda, M. Rachid Ghanouchi, par ailleurs, président du Parlement. C’est lui qui menait les négociations pour convaincre les députés à voter la motion de confiance.

Les analystes politiques s’y attendaient, compte tenu de la composition disparate de l’Assemblée. Le Président Kaïs Saïd, attendu sur le terrain par de nombreuses urgences, se retrouve désormais devant une situation quelque peu complexe.