Le printemps arabe tunisien est le seul bourgeon d’espoir qui perdure dans l’ensemble des pays qui étaient concernés. C’est un motif de satisfaction mais hélas il est le seul. Car depuis lors la Tunisie s’est enfoncée dans le marasme économique avec des attentats terroristes sanglants qui ont mis à mal son industrie touristique, poumon économique de l’État.

Les changements de président et de premier ministre ne permettent pas encore de ré-enclencher une dynamique de renouveau.

Et le mal est très profond car non seulement la situation sécuritaire est préoccupante et mine profondément l’économie nationale mais il y a aussi et surtout la menace que constitue les milliers de jeunes tunisiens enrôlés dans les différents groupes terroristes comme l’État islamique(E.I), AL QAIDA, AQMI etc…Le chiffre de cinq milles(5000) est avancé et place la Tunisie au premier rang des « exportateurs de terroristes ». L’exploit est une honte nationale qui pose un problème majeur à savoir pourquoi en est-il ainsi ?

Le triomphe de la démocratie tunisienne a charrié une vague d’adhésion aux mouvements terroristes nihilistes. C’est paradoxal.

En effet au lieu d’exporter une démocratie que lui envie bien des jeunes arabes d’autres pays, la Tunisie s’illustre par le départ massif de ses fils vers les lieux où les droits démocratiques les plus élémentaires sont niés et piétinés.

Tous les leaders tunisiens universitaires, religieux et autres doivent s’interroger sur cet état de fait pour essayer de trouver des explications et imaginer des esquisses de solution.

À l’évidence la société tunisienne est en proie à des maux profonds qui ont noms chômage de masse des jeunes, système d’éducation inadapté, structures sociales en tension, blocages politiques liés à l’expression démocratique paradoxale dans un pays où laïcs et religieux se regardent en chiens de faïence, où les islamistes notamment de ENNAHDA sont très puissants mais pas assez pour contrôler le pays.

Bref la Tunisie est toujours entre le marteau de la modernité et l’enclume d’un islam rigoriste. Malgré des décennies de « laïcisation » par le premier président Habib Bourguiba et de nombreuses années de pouvoir autoritaire de son successeur Ben Ali.

Le problème est peut-être que la « liberté sociale » illustrée par le « Code du statut personnel » a été inachevée. La liberté politique a été trop longtemps étouffée.

Le départ de Ben Ali a ouvert les vannes, si on ose dire, mais l’économie qui commençait à s’essouffler a continué à s’enfoncer dans les abîmes. Et ce ne sont pas les attentats terroristes à répétition dans le pays qui vont rassurer les touristes. Au contraire ! D’où la situation très difficile que vivent les tunisiens actuellement.

Un nouveau modèle économique non basé sur le tourisme est une urgence. Mais lequel et avec quels moyens ?

Les bailleurs de fonds se sont récemment engagés sur plusieurs milliards de dollars. On peut parier que ce n’est pas demain la veille que l’argent indispensable va arriver dans les caisses de l’Etat. Promettre est une chose; passer aux actes en est une autre.

En attendant le casse-tête jihadiste met à rude épreuve les responsables étatiques.

Refuser le retour des jihadistes est impossible. Les déchoir de leur nationalité pour en faire des apatrides serait une faute politique déjà rejetée par le président BEJI CAID ESSEBSI, à juste raison.

Alors il faut les arrêter et les mettre en prison comme l’exige la loi. Soit.

Mais aussi agir pour les déradicaliser. Vaste programme.