La question du retour des Djihadistes fait polémique à Tunis. Pour le gouvernement conduit par Youssef Chahed, il est hors de question que ces individus puissent rentrer au pays sans poursuites judiciaires. Dans ce sens, le responsable a affirmé à la presse qu’ils seraient immédiatement arrêtés et jugés selon la loi antiterroriste.
S’exprimant à la télévision locale, le Chef de gouvernement persiste et signe, « Je veux affirmer que l’État tunisien n’a signé aucun accord sur le retour des terroristes et que la position du gouvernement est claire : il n’est pas favorable à leur retour des zones de tension ». Affirmant que les autorités tunisiennes disposaient d’une liste de tous les terroristes originaires du pays et se trouvant actuellement dans les zones de tension, le responsable a menacé d’appliquer la loi antiterroriste.
Des chiffres non officiels font état de 5000 ressortissants tunisiens dans les rangs des organisations djihadistes à l’étranger, notamment en Irak et en Syrie. Avec les revers essuyés depuis quelques temps par ces organisations terroristes, les autorités et la société civile tunisienne craignent un retour massif de ces Djihadistes au pays. La polémique enfle d’ailleurs sur les réseaux sociaux malgré le ton rassurant du Chef du gouvernement.
Les voix les plus radicales ont appelé à la déchéance de nationalité à leur égard. Une demande rejetée par le président de la république Baji Caïd Essebsi en début du mois de décembre dernier. En effet, le président avait annoncé que cette mesure est interdite par la constitution tunisienne. Toutefois, un plan d’action a été mis en place par le gouvernement tunisien pour traiter ce dossier.
Pour rappel, l’ONU avait publié un rapport annonçant que 5 500 Tunisiens ont rejoint les rangs de groupes djihadistes en Irak, en Syrie et en Libye. De son côté, l’institut américain spécialisé dans le renseignement, Le Soufan Group avait assuré que ces chiffres ont atteint les 6000 djihadistes. Des statistiques qui confirment les difficultés que rencontrent les autorités tunisiennes dans le contrôle des déplacements de ces individus.