En conflit ouvert avec le chef de l’Etat et son fils HAFEDH CAID ESSEBI, chef du parti NIDA TOUNES ,le premier ministre tunisien, HABIB ESSID demande un vote de confiance au Parlement. Au lieu de démissionner comme la forte pression qui s’exerce sur lui aurait dû le pousser à le faire.
Ce geste désespéré est un baroud d’honneur ,un coup de poker voire un acte de la part d’un homme dans le désarroi.
En toute logique politique, le sort du premier ministre est scellé car il est l’agneau du sacrifice sur l’autel de la réconciliation entre les deux partis parmi les plus puissants du pays à savoir ENNAHDA et NIDA TOUNES.
Ces deux formations ont décidé de faire un gouvernement d’union nationale pour changer la donne politique en Tunisie et consolider la paix sociale en redonnant confiance aux citoyens.
Le problème est que depuis la chute de BEN ALI ,le pays s’enfonce dans la violence terroriste,l’enlisement économique et la désespérance sociale.
Le tourisme première mamelle de l’économie nationale est un secteur très touché car le terrorisme a fait fuir les étrangers. Les mesures de sécurité draconiennes ne rassurent pas vraiment pas les européens qui venaient nombreux visiter le pays.
Reconquérir ce marché ne sera pas une mince affaire non seulement du fait des actes terroristes qui continuent de secouer la Tunisie mais aussi à cause des attentats perpétrés en Europe et dans lesquels sont impliqués des ressortissants tunisiens.
La Tunisie est devenu l’un des plus grands pourvoyeurs /exportateurs de terroristes pour l’Etat islamique et cela rejaillit très négativement sur l’image de ce pays-phare du printemps arabe, le seul qui a réussi à acclimater la démocratie. Mais à quel prix ?
Le parti islamiste ENNAHDA a décidé de changer de démarche et jeter aux orties « l’islam politique ». Mais ce discours est-il crédible ? Rien n’est moins sûr.
En tout cas il permet de nouer le dialogue avec le parti au pouvoir pour bâtir un gouvernement d’union nationale.
Ce choix politique est cependant pertinent car la la Tunisie a besoin d’unité et de mobilisation nationale pour faire face aux urgences que sont la lutte contre le terrorisme et la marasme économique.
Ces défis valent tous les compromis politiques pour autant que la démocratie est respectée et l’intérêt national privilégié.
La sortie de la dictature est un chemin difficile qui exige de tous les citoyens engagement renouvelé et vigilance renforcée.
Le succès de la révolution tunisienne est un enjeu qui dépasse les frontières de ce petit pays.
Si la démocratie prend vraiment racine et se développe ;alors l’espoir sera permis dans toute l’Afrique où l’immense majorité des populations vit dans des pays sous le joug de régimes autoritaires.
Finalement le sort du premier ministre Habib Essid est à considérer dans un contexte national et même international où les enjeux sont beaucoup plus importants que sa carrière politique personnelle.