C’est demain mardi à minuit que l’ordonnance émise par la Justice fédérale suisse, bloquant à titre préventif les avoirs de l’ancien président, Ben Ali, pour une durée de dix ans arrive à expiration. S’il n’y a pas de nouvelle procédure judiciaire à Genève ou de jugements définitifs à Tunis, la justice n’aura plus légalement les moyens de retenir cet argent.
Une décennie après la révolution tunisienne en 2011, la famille et les proches de l’ancien président Ben Ali, pourraient récupérer plusieurs dizaines de millions d’euros gelés en Suisse.
En effet, au mois de janvier 2011, une quarantaine de personnes appartenant au clan Ben Ali ont vu leurs avoirs gelés, cinq jours après la fuite de l’ex chef de l’Etat.
Et c’est demain mardi à minuit que l’ordonnance émise par la Justice fédérale suisse permettant le blocage à titre préventif de ces avoirs, arrive à expiration, rapporte RFI. Qui ajoute qu’en l’absence de nouvelle procédure judiciaire à Genève ou de jugements définitifs à Tunis, la justice n’aura plus légalement les moyens de bloquer cet argent.
Dès lors, les proches de l’ex président, décédé en 2019, auront la possibilité de transférer cet argent de Suisse vers d’autres banques.
Les montants évoqués tourneraient autour de 200 millions d’euros, indique la même source, précisant que pour l’heure, seuls 3 à 4 millions ont été récupérés.
« Plusieurs milliards d’euros auraient été indument transférés vers l’étranger sous la dictature », souligne encore le média français.
Mais alors que des organisations de la société civile ont invité l’actuel président de la République à empêcher le dégel de cet argent, des observateurs regrettent l’inertie des autorités tunisiennes dans ce dossier, qui traduirait selon eux, un manque de volonté de rendre justice dans cette affaire.
Le 14 janvier 2011, alors que les manifestations de rue faisaient rage dans son pays, le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali s’était enfui en direction de l’Arabie saoudite. La révolution tunisienne venait d’être lancée.