le président Gnassingbé Faure

Le scrutin du 20 décembre 2018 s’est déroulé dans un calme relatif au Togo. Certes, il n’y a pas eu de morts, comme on s’y attendait, mais il n’y a pas eu de rush, non plus, dans les bureaux de vote. L’opposition soutient que le taux de participation ne pourrait en aucune façon, dépasser la barre des 5%. En commentant la situation, Dr Wala Kperkouma, cadre de l’Alliance des Démocrates pour le Développement intégral (ADDI, parti membre de la C14), dit que “le scrutin du 20 décembre 2018 est une illustration supplémentaire du rejet par le peuple togolais, de la gouvernance actuelle du pays et qu’en organisant le scrutin, le Président Gnassingbé Faure n’a pas mieux fait que de conduire un train vide à la gare”.

Les élections législatives au Togo se sont déroulées le 20 décembre dernier dans un contexte de crise, marqué par le boycott d’une douzaine de partis d’opposition, tous membres de la coalition C-14. Les gens du pouvoir, crient déjà victoire et pronostiquent d’un taux de participation de plus de 59%! “Faux”, rétorquent l’opposition qui prédit un taux de participation qui ne pourrait dépasser les 5%. En tout état de cause, ce scrutin qui aura laissé en rade près de 12 partis de l’opposition, n’est pas fait pour arranger les choses. La CEDEAO, qui a toujours joué le rôle d’intermédiaire, semble perdre de plus en plus de sa crédibilité et est désignée comme “responsable du pourrissement de la situation”. Sa feuille de route qui avait fixé la date des législatives au 20 décembre 21018, s’était illustrée par une “erreur d’appréciation grotesque”, a déclaré Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition et président de l’Alliance nationale pour le Changement (ANCà, parti membre de la C-14, qui ajoute : « Nous avons été déçus, très déçus du silence incompréhensible de la CEDEAO qui confine à la complaisance ou même à la complicité. Ce silence est étrange. C’est le moins qu’on puisse dire face à l’absence des réformes. Si vous suivez le chronogramme établi par le comité de suivi sur la base de la feuille de route, il fixe la fin des réformes pour le 30 novembre et les élections pour le 20 décembre. En l’absence de ces réformes, nous avons été obligés d’appeler les populations à s’abstenir », se justifie-t-il.

Deux jours, après le scrutin, aucun résultat n’est encore tombé des urnes, on annonce qu’il n’y en aura pas avant 6 jours. En attendant, les Togolais sont dans l’expectative et la CEDEAO semble avoir titré toutes ses balles, à moins de recourir à ce que les Togolais appellent déjà : “Le plan-B du président Buhari”. Il consisterait à rééditer la solution à la gambienne, à savoir, débarquer le président Faure Gnassingbé de force, comme le fut Yahya Jammeh, sauf que dans un tel scénario, il manquerait un certain Adama Barro, pour justifier “le Coup”. Pour dire que l’opposition togolaise a encore du pain sur la planche et a tout intérêt à se débarrasser de son “jusqu’auboutisme” primaire.