Les Togolais se rendent aux urnes jeudi pour des élections législatives. Ces dernières sont boycottées par la principale coalition de l’opposition, qui dénonce des irrégularités dans l’organisation.
La coalition de 14 partis politiques d’opposition réclame en effet davantage de transparence et des réformes constitutionnelles pour permettre la limitation du mandat présidentiel. Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, a succédé dans la violence à son père, le général Eyadema Gnassingbé, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 38 ans.
En amont du scrutin, l’opposition a appelé à manifester pendant une dizaine de jours pour exiger l’arrêt du processus électoral et appelé au boycott des élections. Dans des vagues de violences sporadiques, au moins quatre personnes ont été tuées – six selon l’opposition – les 8 et 10 décembre lors de ces manifestations à Lomé et dans le centre du pays.
Face à la montée des tensions, tous les groupes religieux du Togo ont appelé au report de ces élections, mais le parti au pouvoir reste inflexible: les législatives auront bien lieu.
Principal enjeu pour le parti au pouvoir: rafler les 4/5 des sièges (73 députés sur 91 contre 62 actuellement), pouvant lui permettre d’opérer seul les réformes au Parlement, notamment de passer le vote de réforme constitutionnelle permettant au président Gnassingbé de se représenter en 2020 et 2025.
Malgré l’absence des deux poids lourds de l’opposition, l’ANC (Alliance Nationale pour le Changement) et le PNP (Parti national panafricain), 850 candidats issus de 130 listes de 12 partis politiques ou indépendantes participeront à ce scrutin, écrit l’AFP.
Parmi ces partis figurent l’Union pour la République (Unir, au pouvoir), le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) de l’ancien Premier ministre et opposant Agbéyomé Kodjo, ainsi que l’Union des forces de changement (UFC) de l’ex-opposant historique Gilchrist Olympio.