Les présidents d’Assemblées nationales ivoirienne et sénégalaise, MM.Guillaume Soro et Moustapha Niasse.

Les présidents d’Assemblées nationales et vice-présidents de sections participant à la 10ème conférence de la Région Afrique de l’APF ont débattu, toute la journée du jeudi de différents thèmes politiques et sociaux qui interpellent tous les leaders africains.

La question des migrants qui avait défrayé la chronique avec les images chocs de la vente d’esclaves migrants en Libye diffusées par la chaîne américaine CNN a particulièrement retenu leur attention.

C’est ainsi que le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Moustapha Niasse a fait une mise au point pour rappeler que la migration est pratiquée par les hommes depuis toujours. Il s’agit d’un droit que personne ne peut nier à qui que ce soit. Et celle-ci est beaucoup plus importante à l’intérieur du continent africain où elle concerne environ 7 millions de personnes.

Par rapport à l’Europe, les médias mettent en exergue la migration des Africains alors que d’autres pays, notamment asiatiques comptent un nombre beaucoup plus important de réfugiés et/ou migrants cherchant à gagner l’Europe.
Les Africains doivent donc se décomplexer sur cette question, revendiquer le droit à se déplacer librement tout en développant la coopération sud-sud.

DÉFI

Ils ont un défi à relever qui est celui de l’émancipation économique et sociale pour faire renaître l’espoir pour les jeunes qui, avec une formation de qualité débouchant sur des emplois bien rémunérés vont très majoritairement choisir de rester chez eux.

Ce qui n’exclut pas la possibilité, pour ceux qui le souhaitent, d’émigrer, de voyager en toute liberté. Sur ce dernier point il suffirait de bâtir un partenariat Nord/Sud fondé sur le respect des droits de l’homme, tous les droits de l’Homme.

Le président Guillaume Soro qui a présidé la séance a défendu les mêmes idées que son aîné du Sénégal.

Tous les autres intervenants ont reconnu la pertinence de l’approche du président Niasse.
Ils ont aussi reconnu la responsabilité des États africains qui n’arrivent pas à créer les conditions favorables qui diminueraient les départs massifs des jeunes.

La transformation des ressources locales sur place est une piste pour renforcer le tissu industriel et créer beaucoup d’emplois. Mais pour l’heure, c’est la misère qui pousse de nombreux africains sur les routes périlleuses de l’exil volontaire où ils sont la proie des passeurs et autres trafiquants de drogue, d’armes etc. La lutte contre ces hors-la-loi est aussi un impératif moral et politique.

Le président Soro, en clôture des débats a retenu que les parlementaires ont manifesté leur souhait de voir la question migratoire être traitée en profondeur parce qu’elle les interpelle.

SÉCURITÉ

La sécurité a aussi fait l’objet d’une attention toute particulière de la part des parlementaires qui ont observé une minute de silence pour la mémoire des victimes des attentats récents qui ont endeuillé le Burkina. C’est le président Guillaume Soro qui a sollicité les participants dans ce sens.

Ensuite il s’est fait l’avocat du G5 Sahel qui mérite le soutien actif de toute la communauté internationale pour combattre et vaincre les terroristes. Les discussions qui ont été engagées ont abouti à la conclusion qu’il est vital de renforcer le G5 Sahel qui est une digue qui protège tout le continent.

Le président de l’Assemblée du Tchad a mis en évidence les difficultés économiques de son pays qui impactent son action militaire contre les terroristes et les rebelles sur de nombreux fronts à la fois. Le Tchad a donc besoin d’être appuyé.

Tout comme les autres pays membres du G5 Sahel confrontés à des situations internes et externes complexes.

Cependant l’optimisme prévaut car la réaction positive de la communauté internationale qui a déjà octroyé des centaines de millions de dollars au G5 Sahel témoigne d’une prise de conscience salutaire : la lutte contre les terroristes en Afrique concerne le monde entier épris de paix et de liberté.

D’autres sujets de discussions ont été soulevés par les parlementaires en ce qui concerne, par exemple l’aide au renforcement des capacités, l’observation des élections et le prochain rendez-vous prévu à Praia au mois de mai. C’est ce matin que la rencontre de Lomé prend fin avec l’adoption d’un communiqué final.