Les tensions sont historiquement enracinées dans la rivalité foncière.
Des affrontements entre éleveurs et agriculteurs ont fait au moins 10 morts dans le Sud du Tchad, une région régulièrement troublée par de telles violences, a indiqué hier samedi à l’AFP un gouverneur local.
Les régions frontalières fertiles du Tchad, du Cameroun et de la République centrafricaine, sont le théâtre d’une confrontation régulière entre des éleveurs nomades majoritairement musulmans et des agriculteurs sédentaires typiquement chrétiens ou animistes.
Les tensions sont historiquement enracinées dans la rivalité pour la terre.
Les agriculteurs accusent souvent les éleveurs de laisser leur bétail piétiner leurs récoltes et les manger, tandis que les éleveurs disent qu’ils ont le droit traditionnel d’y paître.
La dernière flambée de violence s’est produite jeudi, lorsqu’un berger de 12 ans a emmené ses animaux dans le champ d’arachide d’un agriculteur, provoquant une altercation qui a occasionné la mort de l’enfant, a déclaré à l’AFP Adoum Forteye Amadou, le gouverneur de la région de Madoul, par téléphone.
Ses parents ont ensuite tué neuf agriculteurs pour se venger, a déclaré M.Amadou, ajoutant que l’incident s’était produit près du village de Bara II, à 600 kilomètres au Sud-est de la capitale N’Djamena.
“Cinq bergers, auteurs de la tuerie, ont été arrêtés, ainsi que le meurtrier du jeune berger”, a-t-il précisé.