Le groupe terroriste Boko Haram a tué près de 100 militaires tchadiens dans une attaque à Boma, dans la province du Lac, affaiblissant l’armée tchadienne dans cette région frontalière où le groupe terroriste multiplie les attaques ces derniers mois.
Le président tchadien Idriss Déby Itno a déclaré à la télévision tchadienne, en se rendant sur les lieux, que c’était « la première fois » qu’il perdait autant d’hommes. Certains officiers présents sur place, qui ont réclamé l’anonymat, évoquent un bilan encore plus lourd, selon l’AFP. Ils affirment que les terroristes ont dérobé du matériel et ont aussi possiblement pris des militaires en otage lors de cette attaque qui a eu lieu lundi avant la levée du jour.
Depuis plusieurs mois, le groupe Boko Haram, dont l’insurrection est née au Nigeria en 2009, multiplie les actions dans la région du lac Tchad. A la frontière du Tchad, du Nigeria, du Niger et du Cameroun, cette étendue d’eau marécageuse est parsemée d’îles dont certaines sont devenues le repère des membres du groupe terroriste, qui profitent entre autres d’un terrain qui les avantage.
Les affrontements de Boma ont duré plus de 7 heures. Les renforts envoyés par l’armée tchadienne vers la presqu’île se sont embourbés et ont eux-même été pris pour cible, ont affirmé plusieurs sources militaires à l’AFP.
« Le camp se trouve sur une île où tous les axes sont étroitement contrôlés par les éléments de Boko Haram, ils ont quitté les lieux de leur propre gré, sans qu’ils ne soient contraints ou mis en déroute par l’armée tchadienne », dénonce un autre responsable de la sécurité de la région.
L’armée tchadienne a été prise par surprise par l’attaque qui s’est produite vers 5 heures du matin, alors que les assauts de Boko Haram se produisaient jusqu’à présent vers minuit, détaille l’AFP.
L’insurrection de Boko Haram a fait 35.000 morts et près de 2 millions de déplacés dans le Nord-Est du Nigeria depuis son début en 2009, selon l’ONU.