Les services de la police judiciaire tchadienne ont interpellé deux des leurs et non des moindres : le chef de la brigade antiterroriste et le chef de la brigade du grand banditisme et du crime organisé.

Incarcérés pour avoir aidé un terroriste de Boko Haram

Ces deux pontes des forces de sécurité du pays sont incarcérés dans les geôles de N’Djaména depuis le 6 février 2016, tombés pour avoir participé – moyennant finance – à la libération d’un terroriste de Boko Haram qui était en garde à vue. Cette faute lourde de corruption montre à quel point les Etats sont gangrénés par des pratiques qui mettent en danger tous les citoyens.

Si des terroristes peuvent soudoyer des membres des forces de sécurité au plus haut niveau, personne n’est plus à l’abri.

Un coup dur au régime d’Idriss Déby

L’arrestation des deux chefs de brigade tchadiens porte un coup dur au régime du président Idriss Déby, jusqu’ici en pointe dans la lutte contre Boko Haram. Les forces militaires tchadiennes poursuivent ainsi ces derniers au-delà des frontières du pays avec l’accord des pays voisins.

Le pire est que la suspicion va se développer à tous les niveaux et le Tchad qui va entrer en campagne électorale est d’ores et déjà dans une zone de turbulence.

Inquiétudes et Vigilance face au terrorisme

Mais ce qui vient de se passer au Tchad devrait susciter plus de vigilance dans tous les pays concernés par le combat contre les terroristes et les bandits de grand chemin. N’Djaména voulait empêcher la diffusion de cette information qui met mal à l’aise la fiabilité de son système de sécurité nationale. C’est raté.

 

 

Image : Des soldats tchadiens lors d’une offensive contre le groupe Boko Haram, le 19 mai 2015.